« Attaque de Poutine contre l’Allemagne » ? Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

« Attaque de Poutine contre l’Allemagne » ?

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 30 août 2022

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/putins-angriff-auf-deutschland-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

Ce titre d’une rubrique de la presse m’a surprise. Avais-je raté quelque chose ? La Russie nous a-t-elle attaqués ? Le 24 février, il y a six mois, n’a-t-il pas été le jour où Poutine n’a pas vu d’autre solution que de se défendre contre l’Ukraine et de lancer son « opération spéciale »? Mais une attaque contre l’Allemagne ? Mener une guerre est toujours une grave décision, Poutine ne le sait sûrement que trop bien. En effet, les expériences personnelles de l’histoire de sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale et le blocus de Leningrad le marqueront jusqu’à la fin de sa vie. Tout comme les guerres catastrophiques d’agression des États-Unis en Iraq et en Afghanistan, la guerre de la Russie a été pavée de mensonges avec l’aide des médias. Les mêmes forces tentent aujourd’hui de nous entraîner dans une troisième guerre mondiale – comme toujours avec les mensonges des Etats-Unis et de l’OTAN selon lesquels il s’agirait de « défense de la démocratie » et de « défense de nos valeurs de liberté ».

 

Pousser le peuple à bout avec une propagande mensongère

Le président de l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution Thomas Haldenwang met en garde contre la diffusion de « propagande russe » et de « slogans en provenance de Moscou », comme par exemple que « l’OTAN a imposé la guerre à la Russie » et que « les sanctions sont responsables de la crise énergétique ». Là, le président Haldenwang se trompe car pour beaucoup de personnes qui ont des informations autres que celles de la pensée unique dominante propagée, ce ne sont en aucun cas des slogans et ils ne chantent vraiment pas la « chanson de Poutine ». Et avec cette opinion, je ne me laisse pas reculer dans un camp d’extrême droite ou d’extrême gauche, ni dans celui des « citoyens du Reich » ou des non-conformistes mais je défends uniquement le bon sens et une conception de la démocratie qui ne laisse pas la liberté d’expression pour compte. C’est contre cette menace que j’essaie de m’exprimer.

Qu’est-ce qui pousse donc la machine de propagande médiatique et politique à prendre position pour l’Ukraine de manière partiale et invérifiable ? Nous, les Allemands, nous n’étions pas directement concernés par ce 24 février. Nous le sommes seulement que depuis que notre gouvernement nous a impitoyablement entraînés dans cette guerre. Maintenant, je peux à peu près m’imaginer comment fonctionnait le ministère de la Propagande de Goebbels : pousser le peuple à bout avec des répétitions permanentes de propagande mensongère. Il ne me viendrait pas à l’idée de mettre cette dictature sur le même pied que notre démocratie. Cependant, une démocratie qui empêche ses citoyens de se former librement une opinion en interdisant toutes les chaînes russes comme RT et Sputnik, mais diffuse quotidiennement l’heure du conte ukrainien de Zelensky, n’est absolument pas digne de foi et cela n’a rien à voir avec une diversité d’opinion.

Après nous avoir serinés il y a quelques années que nous défendions « notre » liberté dans l’Hindou Kouch, notre gouvernement avait envoyé l’armée allemande en Afghanistan, où les grandes puissances Russie et Etats-Unis avaient déjà lamentablement échoué, et où les Allemands ont finalement dû, eux aussi, quitter le pays précipitamment. Là encore, à part les frais (des milliards !), aucun résultat !

 

Rhétorique guerrière haineuse et russophobie raciste autodestructrice

C’est à nouveau « l’obsession de guerre » du gouvernement allemand que les politiciens verts et rouges nous suggèrent sans cesse,  qui nous conduit sur une voie plus que douteuse et dangereuse. Déjà en 1999, le ministre des Affaires étrangères vert Fischer qui était au gouvernement depuis à peine six mois, avait légitimé le premier engagement de guerre allemand après la Seconde Guerre mondiale avec la phrase légendaire et de mauvais goût « Plus jamais Auschwitz ». Et les troupes allemandes ont participé à l’opération de l’OTAN dans la guerre contre la Yougoslavie. La porte était ainsi ouverte et le « ministre de la guerre » Struck a suivi cette logique de guerre dans son discours souvent cité devant le parlement fédéral allemand en 2002 sur l’opération en Afghanistan : « Nous défendons aussi notre liberté dans l’Hindou Kouch ».

https://germanhistory-intersections.org/de/deutschsein/ghis:document-

https://www.bundesregierung.de/breg-de/service/bulletin/rede-des-bundesministers-der-verteidigung-dr-peter-struck–784328

Tout cela n’était qu’un avant-goût de ce qui se passe actuellement sous notre gouvernement de la coalition tricolore. Je n’aurais jamais cru possible que l’Allemagne se laisse emporter dans une russophobie raciste et autodestructrice avec une rhétorique guerrière si pleine de haine. Ce que la « destructrice de la politique étrangère », la ministre des Affaires étrangères Baerbock profère dans le « journal officiel » Bild est aussi insupportable que dangereux. Les citoyens allemands devraient ouvrir les yeux quel « poids plume » diplomatique haineux nous mène à l’abîme et prend les citoyens pour des imbéciles : « L’Ukraine défend aussi notre liberté, notre système de paix et nous la soutenons financièrement et militairement aussi longtemps que nécessaire ».
https://www.faz.net/agenturmeldungen/dpa/baerbock-wenn-noetig-jahrelange-unterstuetzung-fuer-ukraine-18274280.html

Baerbock part naturellement du principe que la guerre « pourrait durer encore des années » mais ne dit pas que c’est justement le soi-disant « Occident des valeurs » qui ne veut pas de paix ou qui n’a pas l’intention de la faire ! Je crois que les gens dans notre pays voient exactement qui veut tirer profit politique de la guerre et des prix élevés de l’énergie. Ne peut y voir clair que celui qui s’informe en dehors des médias dominants. A quel point faut-il être méprisant et d’une bêtise sans limite pour, comme Baerbock, mettre en garde contre la « lassitude de la guerre » en Allemagne ! Elle se prétend du « droit international » mais n’a pas la moindre idée des déstabilisations et des souffrances d’une guerre et n’a absolument pas sa place à un poste de diplomate. Ce qu’elle veut, c’est la « ruine » de la Russie, même au prix de la ruine de l’économie allemande et de la prospérité de ses citoyens. Incroyable !

 

Une « nouvelle époque » qui nous entraîne en toute connaissance de cause dans l’abîme

C’est donc ça la « nouvelle époque » prônée par le chancelier Scholz, qui nous entraîne en toute connaissance de cause dans l’abîme ! Scholz semble si fier de cette « nouvelle époque » qu’il l’a également évoquée dans son discours à l’université de Prague. Pour en remettre une couche, il a proposé à l’Ukraine un soutien PERMANENT à l’armée de l’air ukrainienne et un nouveau paquet d’armes de 600 millions d’euros. Quand on peut se le permettre !

Après l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie « qui attendent depuis tant d’années », devraient également faire partie de l’Union européenne. Pas un mot sur le fait que la Turquie, en priorité, est devenue candidate officielle à l’adhésion à l’UE depuis décembre 1999 et que les négociations d’adhésion ont officiellement débuté le 3 octobre 2005. Depuis, on fait continuellement patienter la Turquie « partenaire dans l’OTAN et pour les réfugiés ». Il parait d’ailleurs que Poutine avait averti Erdoğan que les États-Unis projetaient une tentative de putsch (qui n’a pas réussi) contre lui !

Bien que selon Baerbock la guerre doive encore durer des années, Scholz projette une conférence pour la reconstruction de l’Ukraine en collaboration avec la Commission européenne. En résumé : livraisons d’armes, tout soutien et reconstruction. Ce que cela signifie pour l’Allemagne semble moins intéresser le chancelier allemand, tout comme son serment « d’écarter tout dommage du peuple allemand ». La population qui doit endurer le froid et des privations pour l’Ukraine, le pays le plus corrompu d’Europe, va-t-elle se laisser faire aussi facilement ? L’automne vient et la coalition tricolore s’en va…

 

Un dilettantisme plein de haine associé à une surestimation de soi de la pire espèce

Les dégâts causés par ce gouvernement en près de neuf mois dépassent tout ce que l’on aurait pu se figurer, même avec la plus vive imagination. Cela dévoile un dilettantisme plein de haine et dangereux, associé à une surestimation de soi de la pire espèce. Il me semble que cette coalition gouvernementale tricolore a suivi exactement les instructions de Kiev. Comme cela a maintenant été rendu public par une interview de la chaine ukrainienne NTA (!) avec le chef de l’appareil de sécurité ukrainien, Alexeï Danilov, Kiev avait décidé dès 2019 de ne pas mettre Minsk II en œuvre  et de préparer la guerre avec la Russie. Kiev voulait la guerre.

Déjà lors d’une conférence à Paris en décembre 2019, le « président comédien » ukrainien Zelensky a refusé d’accepter les conditions proposées par la Russie, la France et l’Allemagne, mais s’obstinait : « Il n’y aura pas de Minsk III et nous nous battrons pour notre pays ».A partir de là, Zelensky a ouvertement refusé d’appliquer les accords de Minsk. C’est au plus tard à ce moment-là que la sonnette d’alarme aurait dû être tirée. Mais le malheur a suivi son cours. Tout est décrit en détail dans « l’Anti Spiegel » de Thomas Röper.

https://www.anti-spiegel.ru/2022/kiew-hat-2019-beschlossen-minsk-ii-nicht-umzusetzen-und-krieg-mit-russland-vorbereitet/?doing_wp_cron=1661973808.8120899200439453125000

Ainsi, le 24 février a été la réaction terrible, mais compréhensible, de la Russie contre les provocations croissantes des Etats-Unis, de l’OTAN, de l’UE et de l’Ukraine. L’objectif légitime de Poutine en tant que chef du gouvernement est d’assurer la sécurité et la pérennité de la Russie, ce qui est gravement menacé par l’élargissement rampant vers l’est de l’OTAN et des États-Unis. Cette politique fondée sur la haine de vouloir ruiner la Russie est un désastre politique et particulièrement énergétique : elle ruinera l’Allemagne et pas la Russie. Mais n’est-ce pas précisément l’objectif de la politique américaine : affaiblir l’Europe et en particulier l’Allemagne, dans le but de renforcer l’hégémonie américaine et de détourner l’attention d’une situation économique fatale?

 

Ce n’est pas Poutine qui nous a déclaré la guerre – mais « notre » gouvernement !

Cette guerre économique contre la Russie est devenue une guerre financière qui pourrait conduire l’Allemagne à une crise financière et économique d’une ampleur insoupçonnée. Les premiers signes sont déjà visibles. Bourses en baisse, faillites d’entreprises, licenciements, pénuries, banques alimentaires en difficultés, fermetures de piscines, interdictions et directives gouvernementales du genre gant de toilette au lieu de douche, températures basses dans les appartements pour « avoir froid pour l’Ukraine » et prix de l’énergie qui crèvent le plafond : les promesses et perspectives d’avenir des Verts assombrissent de plus en plus le ciel. À cela s’ajoute la hausse vertigineuse de l’inflation, pour ne citer que quelques exemples. Les erreurs de conception politique que commet cette coalition tricolore prouvent une fois de plus dans quel état déplorable la politique allemande et son personnel hautement rémunéré se trouvent.

C’est une pure dérision que l’Allemagne, avec son esprit vassal transatlantique et sa politique de sanctions nuisible réclame d’un côté, avec le plus grand sérieux, le gaz via Nord Stream 1 (la Russie a, comme chacun sait, toujours respecté ses contrats), et d’un autre côté qu’elle maintienne Nord Stream 2 fermé, achevé à grands frais, sur l’ordre du « grand frère » (et des Verts « kaki » particulièrement serviles).

Ce n’est pas Poutine qui nous a déclaré la guerre! Et nous n’avons pas besoin d’un gouvernement qui NOUS déclare la guerre et nous appauvrit! D’où nos exigences – logiques – qui peuvent être réalisées immédiatement :
– ouvrir immédiatement Nord Stream 2
– mettre immédiatement fin aux sanctions
– arrêter immédiatement les funestes livraisons d’armes et
– entamer immédiatement des négociations avec la Russie !

 

 

 

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