Des „bébés ravissants“, sauvagement massacrés à Gaza, accusent!

Traduction  Christiane Reynaud

Vendredi-Saint et Pâques la grande fête chrétienne….Si Jésus voyait aujourd’hui « l’alliance judéo-chrétienne des valeurs » avec ses bombardements permanents, il se demanderait « Pourquoi ai-je au juste été crucifié ? ». Jésus, né et aussi mort juif, n’a pas pu, ni voulu accepter la situation à Canaan et a rassemblé autour de lui des compagnons qui partageaient ses vues au grand dam des Grands Prêtres juifs. Déjà à cette époque, critiquer le « lobby pro-israélien » n’était pas bien vu. La situation actuelle présente beaucoup de similitudes. Certes, on ne crucifie plus les critiques mais on les muselle moralement et on les réduit au silence. Ce que Moshe Zuckermann, pour qui j’ai une grande estime, appelle « deutsche Abgründe » (Abîmes allemands), sont les battues actuelles des « chasseurs d’antisémites », c’est-à-dire du lobby pro-israélien contre les adversaires de l’occupation illégale de la Palestine. (1)

J’ai qualifié une fois Jésus de premier Palestinien, car, lui qui est né en Palestine, serait aujourd’hui sûrement un défenseur de la campagne BDS et il serait interdit d’entrée dans « l’État Juif ».

L’ancien pasteur d’Obama, Jeremiah Wright, a qualifié Israël à bon droit d’État d’apartheid et a critiqué acerbement le mur de l’apartheid, deux fois plus haut que le Mur de Berlin et qui ne sert qu’à empêcher les Palestiniens d’aller sur leur territoire occupé illégalement parce que les occupants/les Européens prétendent que la terre leur appartient. De plus, les Afro-Américains, les Indiens et les Palestiniens souffrent sous le « démon tricéphale » racisme, militarisme et capitalisme. En toute logique, Obama s’est séparé de lui car il voulait naturellement être élu et il n’aurait pas tenu bon contre la pression du lobby pro-israélien et de ses électeurs. (2) (3)

Le 9 avril, nous avons commémoré le 68 ème anniversaire du massacre de Deir Yassin, un des crimes les plus meurtriers des groupes paramilitaires sionistes Irgoun et Lehi sous le commandement de Menahem Beguin, devenu plus tard lauréat du prix Nobel de la « Paix ». Ce jour-là, le village de Deir Yassin a été rasé, plus de 130 civils ont été assassinés, des femmes ont été violées et là-bas aussi, des » bébés ravissants » ont été massacrés, des maisons pillées, puis on les a fait sauter avec leurs habitants, et le monde a gardé le silence. (4) (5) (6)

De même, lorsque les crimes de la Nakba furent commis, le monde garda le silence puisqu’il s’agissait des victimes de la Shoah qui n’ont expulsé et tué les autochtones que pour défendre leur « lopin de terre » conquis. Dans « l’État Juif » il est interdit et tabou de commémorer ce crime et, cette année, la « marche commémorative de la Nakba » a été interdite pour la première fois en Israël. Que craint le régime Netanyahou ? En effet, nous le savons : les sionistes ne craignent rien autant que la vérité. (7)

Lorsqu’en septembre il y a 35 ans, sous l’ancien Premier Ministre israélien Sharon, le « boucher » de Sabra et Chatila, « l’armée de défense juive a aidé à initier un bain de sang parmi les Palestiniens en facilitant l’entrée de maraudeurs libanais dans le camp de Sabra et Chatila et en favorisant ce qui arriva à des centaines de Palestiniens assassinés ; là aussi le monde garda le silence. Il y a cinq ans j’ai pu me rendre compte personnellement des conséquences de ce crime. (8)

Depuis qu’en 2004 « l’État Juif » s’est retiré de la bande de Gaza mais la tient aujourd’hui verrouillée et ses environ deux millions d’habitants enfermés comme dans un camp de concentration, des milliers de civils, femmes, enfants et « ravissants bébés » ont été assassinés au cours de plusieurs attaques. Là aussi la communauté internationale hypocrite a détourné le regard de façon politiquement correcte et s’est même solidarisée avec les agresseurs sionistes car ceux-ci ne tuent « que pour se défendre » ! De même, lorsque « l’armée de défense juive » s’est servie de Gaza comme laboratoire d’armes nouvelles pour pouvoir, en toute perversité, mieux les vendre aux foires en tant qu’armes testées sur sujets vivants, là encore le monde a gardé le silence. Israël est champion pour les bombes au phosphore et les bombes à fragmentation et qui sait quelles autres nouvelles armes. La stratégie militaire de « l’État Juif » sert à la réalisation d’un Grand Israël et ne recule pas devant le nettoyage ethnique de la Palestine et sa judaïsation, coûte que coûte. Et le fait qu’après un combat commun en automne contre les tunnels des pilotes de jet de l’armée fédérale allemande s’entraînent à nouveau en Israël prouve que nos valeurs démocratiques sont au plus bas, ce qui correspond bien aux cadeaux d’armes et de sous-marins pour les occupants juifs aux frais du contribuable allemand : quelle drôle de « relation particulière » ! (9)

Un blogueur sioniste a un jour écrit dans un article du Times of Israel qu’un génocide est permis dans certains cas : il ne fait que relater l’opinion du régime de Netanyahou que l’on peut opérer avec la politique du génocide contre des terroristes, même si on tue des civils innocents, bien sûr à condition d’atteindre « des buts raisonnables ». Nous pouvons nous rendre compte tous les jours de ce que les occupants sionistes entendent par « buts raisonnables ». C’est ainsi que pendant l’offensive de Gaza en 2014, comme pendant les précédentes, des zones d’habitation ont été bombardées, la plupart des immeubles détruits, des écoles, des hôpitaux et des bâtiments des Nations Unies : les membres de leur personnel n’ont pas été épargnés non plus. L’infrastructure civile palestinienne, comme les conduites d’eau, d’électricité et des fabriques a été volontairement détruite. Avec ce genre d’expulsion et de génocide on veut éradiquer la vie palestinienne, pour n’y installer que des citoyens juifs. Oui, en effet, « l’État Juif » a déjà depuis des décennies franchi la « ligne rouge » et ça, sans subir de conséquences ! (10)

Quel aplomb et quelle hypocrisie quand Netanyahou exige d’éliminer toutes les armes chimiques de la Syrie pendant qu’Israël stocke des armes de tous genres, même des armes atomiques, et n’hésite même pas à s’en servir. Quel culot aussi quand l’ambassadeur d’Israël en Allemagne, Hadas-Handelsmann, fait appel aux valeurs démocratiques en Allemagne.
Que comprennent cet État et son représentant des valeurs démocratiques et pourquoi insistent-ils constamment sur la reconnaissance de son droit d’exister ? Parce qu’au fond ils savent très bien que le droit d’exister de la soi-disant « unique démocratie au Proche-Orient » dans ces conditions d’État d’occupation et d’apartheid, sans frontières clairement définies, n’a aucune raison d’être.

Qui donc a fourni des armes aux djihadistes d’Al-Nosra, cette branche d’Al-Qaïda ? Qui donc soigne et pouponne les djihadistes et les blessés syriens de façon très médiatique dans les hôpitaux israéliens alors qu’il refuse l’aide médicale à des malades palestiniens de la bande de Gaza verrouillée et de la Cisjordanie illégalement occupée ? (11)

L’hypocrite communauté internationale toute entière a regardé faire et même encouragé les agissements des militaires israéliens. Tout ça n’aurait pas été possible sans l’aide des Etats-Unis : les stratégies géopolitiques et militaires de l’OTAN et des USA correspondent exactement à celles d’Israël. Avec cette politique de guerre froide de l’Occident contre la Russie et la provocante progression rampante de l’OTAN, les relations avec « l’État Juif » se sont constamment renforcées, précisément à l’occasion du combat commun contre le terrorisme. Ce choc des civilisations qui est en plein cours nous laisse présager le pire : des scènes d’horreur, de terrorisme et d’anti-terrorisme, de terrorisme d’État et de guerres de religion.

Précisément des politicien(ne)s occidentaux comme la Chancelière Merkel et la Ministre de la Défense Von der Leyen soutiennent la violation du droit international de leurs alliés alors qu’on inflige à la Russie des sanctions pour la Crimée.

Le droit international est indivisible et doit être valable pour tous les États. Mais « nos » politiciens et politiciennes semblent l’avoir entre-temps oublié. Cui bono, à qui cela profite-t-il ? (12)

J’ai eu froid dans le dos quand j’ai vu Trump verser des larmes de crocodile sur l’attaque sauvage contre les « ravissants bébés » pour justifier sa frappe militaire contre la Syrie. Trump a besoin d’urgence d’une expérience positive, et là, quoi de mieux qu’une frappe militaire ? Le mot préféré de Trump est « beautiful = beau, ravissant » : il a parlé aussi du « beautiful » mur à la frontière avec le Mexique ou d’une « beautiful » zone de sûreté en Syrie.

Alors que Walter Hermann a été poursuivi en justice pour avoir exposé les photos des « ravissants bébés » palestiniens assassinés sur le « Kölner Klagemauer » (Mur des Lamentations de Cologne) et qu’on lui a interdit judiciairement de les montrer en public, les média et la politique se servent sans cesse volontiers de photos de bébés morts de Syrie ou d’Afrique. Quelle hypocrisie de la politique allemande qui garde le secret sur les crimes des occupants juifs et punit les infractions ! Ceci fait partie de la raison d’État allemande pour Israël.

En effet la « mise en scène à la Führer » de Trump est plus qu’une farce ridicule. Trump est content, il a tourné le dos à toutes ses promesses électorales. Lui qui a échoué sur toute la ligne, dont les décrets racistes ont été déboutés, dont le rejet de la Obama-Care a fini en queue de poisson, il est soudain devenu chef de guerre, un homme d’action. Après ses premières attaques à la roquette, il est devenu tout d’un coup le favori de tout le monde. Et quand, même des adversaires comme les démocrates des USA et des bellicistes comme John McCain ou Lindsay Graham l’acclament et qu’aussi Ben Cardin, le démocrate le plus haut gradé à la Commission des Affaires Étrangères, et d’autres démocrates soutiennent Trump parce que les USA défendent soi-disant des normes acceptées « internationalement » , on doit s’inquiéter sérieusement. De cette façon, il rend les États-Unis à nouveau « great » et « beautiful », ce qui apparemment ne va qu’avec des guerres d’agression. Le premier qui a félicité avec un enthousiasme bien particulier a été le va-t-en-guerre Netanyahou ; les nouveaux amis saoudiens ont été heureux aussi, tous dans leur lutte contre l’Iran et le Hezbollah. Une fois que Trump ait eu désavoué le Premier Ministre chinois Xi et l’ait quasiment congédié entre le dessert et l’attaque contre la Syrie, non sans lui imposer auparavant encore des menaces contre la Corée du Nord, tout alla à nouveau bien dans le petit monde familier de Trump. Et si maintenant des claqueurs de gauche et de droite soutiennent Trump et en font un ange de la paix, tout cela défie la réalité.

Le caractère dangereux versatile de Trump, son imprévisibilité, de même que ses conseillers et son cabinet jettent une ombre sur la situation mondiale. Trump a enfreint le droit international par son agression contre un État souverain, en plus sous un faux prétexte. Pourquoi le régime Assad aurait-il un intérêt à attaquer sa propre population avec du gaz toxique ? Est-ce que ce ne sont pas au contraire les djihadistes qui auraient un avantage à ce que le monde entier soit contre Assad ? Pourquoi l’Occident craint-il une enquête indépendante ? Parce que trop de choses seraient découvertes qui doivent rester dans l’ombre ?

Comme disait Trump à la fin de sa courte déclaration après les frappes aériennes : «  La frappe aérienne empêchera l’utilisation et la propagation d’armes chimiques et servira de dissuasion. Bonne nuit. Que Dieu bénisse l’Amérique – et le monde entier ».

Quand la Chancelière Merkel tient la frappe militaire de Trump pour « compréhensible et couverte par le droit international » elle se rend à nouveau complice d’une politique contraire au droit international. (13)

Exactement comme lors du massacre de Gaza, quand elle assurait Netanyahou de sa solidarité. Mais Madame Merkel, n’oubliez pas : Des bébés ravissants, sauvagement massacrés à Gaza, vous accusent aussi ! (14)

« Un génocide commence par le silence du monde » (15)

A bon entendeur : Joyeuses Pâques !

Hinterlasse jetzt einen Kommentar

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.


*