“Fridays for Future in Freedom” – ou   “Climat empoisonné en Palestine” Evelyn Hecht-Galinski Traduction Christiane Reynaud

 

“Fridays for Future in Freedom” – ou   “Climat empoisonné en Palestine”

 

 

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 25 septembre 2019

Texte original: https://www.sicht-vom-hochblauen.de/fridays-for-future-in-freedom-oder-vergiftetes-klima-in-palaestina-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction: Christiane Reynaud

A quoi sert un avenir sans liberté ? Comment créer un bon climat et empêcher une catastrophe climatique sans s’élever contre l’oppression de la liberté – sans obtenir la liberté et la liberté d’opinion pour la Palestine? Imaginons un instant qu’une jeune Palestinienne portant une pancarte “Gréve scolaire pour la liberté” se soit installée devant le Reichstag allemand ou la chancellerie fédérale. Aurait-elle attiré l’attention d’un seul passant? Sûrement pas, car on ne parle pas de ce sujet aux jeunes dans les écoles. En réalité, la Nakba devrait être traitée dans toutes les écoles publiques , au même titre que l’Holocauste. Les deux sont inextricablement liés. Le droit de soutenir le mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) doit faire partie intégrante de notre société et il ne doit pas être criminalisé en tant qu’antisémite. Le droit de tout citoyen allemand de décrire et d’informer objectivement sur les expropriations en Palestine et d’exiger des mesures pour combattre les illégalités, est du domaine public.

Préserver la démocratie et la liberté d’expression

Toutes les institutions publiques et tous les fonctionnaires sont tenus de protéger et de défendre ces droits afin de préserver la démocratie et la liberté d’expression. Dans ce but, il vaudrait la peine de redoubler d’effort dans des marches “Fridays for Freedom” (“Vendredis pour la liberté”). Avec des Musulmans et des citoyens engagés, nous devions former un lobby qui s’oppose à l’indifférence envers la Palestine, l’islamophobie et le climat qu’elles empoisonnent.

Mais la politique allemande n’a rien fait pour la liberté de la Palestine, au contraire, elle a contribué à ce que la misère de l’oppression et de l’occupation empire d’année en année. Le gouvernement de Merkel a contribué avec les armes et le soutien allemands à cette  “détérioration du climat” en Palestine tout en faisant constamment référence à la “solution à deux États” mais en soutenant les mots d’ordre sionistes et la prétention à la “légitime défense”, alors qu’il s’agit d’hégémonie, d’attaques contraires au droit international et de judaïsation . Celui à qui on a “offert” une raison d’État pour sa sécurité – comme c’est le cas pour “l’État juif” grâce à Merkel, n’a rien à craindre pour son droit d’exister. Et cela est une grave erreur qui érode notre Constitution car l’existence de cet État est contraire aux paragraphes de cette loi fondamentale. Non, l’existence de “l’État juif” doit être remise en question tant que le problème palestinien n’est pas résolu et qu’un État souverain pour tous ses citoyens n’aura pas été constitué dans un climat sain avec une répartition équitable de l’eau.

Alors que des jeunes activistes excités parcourent les villes et sèchent les cours chaque vendredi, la politique s’efforce de se mettre en tête de ce nouveau mouvement. Cela me parait effrayant qu’une autiste de 15 ans soit arrivée à déclencher un tel tsunami de manifestations, pratiquement à partir de rien. Rappelons-nous: le 20 août 2018, une jeune fille qui avait l’air intimidée, le regard fixe et dépressif, était assise devant le Parlement suédois (Riksdag) et portait une pancarte sur laquelle était écrit “Grève de l’école pour le climat”. Elle voulait continuer son action jusqu’à ce que la Suède suive le traité de Paris.

Successeur “élue” de Jésus?

Comment un tel mouvement a-t-il pu être déclenché en si peu de temps où Greta Thunberg a presque été canonisée? Le pape François l’a louée et une communauté religieuse suédoise l’a comparée à Jésus, en tant que “successeur élue”. On parle déjà du prix Nobel de la paix pour elle aprés qu’elle vient de recevoir un prix d’Amnesty International. Je trouve cela très dangereux, car, s’il est possible de déclencher si vite une telle hysterie de masse, cela peut devenir un réel danger avec d’autres protagonistes populistes. Qui dirige Greta Thunberg, avec quelles arrières-pensées et dans quels buts?

Cette militante controversée, coachée par ses parents, l’acteur Svante Thunberg et la chanteuse d’opéra Malena Emman, part en tournée. Sa mère a encore vite écrit un bestseller sur cette piquante histoire de famille. Maintenant, tous les lecteurs sont informés sur le syndrome d’Asperger et les dépressions! J’ai trouvé son passage dernièrement au sommet sur le climat aux Nations-Unies particulièrement embarrassant. “Vous avez volé mes rêves” et “Comment osez-vous!” ou encore Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais” et aussi „Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan“. Oui, si seulement elle y était! J’ai éprouvé une grande gêne lors de ce discours et je ne comprends pas ce qui rend Greta Thunberg si intéressante. Cela n’a, bien sûr, rien à voir avec le changement climatique que l’on doit traiter et qui l’est.

D’un autre côté, la politique et divers autres représentants du gouvernement ont vite abusé de ce mouvement et se complaisent dans l’auréole de Thunberg. Les deux courants m’inquiètent. Le côté positif est cependant que les populistes de droite, les politiciens comme Trump et Bolsonario, s’attaquent à ce mouvement, nient le changement climatique et, de cette manière, s’isolent. Cela encouragera, je l’espère, nombre de leurs électeurs à réfléchir.

“Apartheid climatique” en Palestine

Pourquoi n’y a-t-il pas de militante pour la Palestine qui soit entendue devant l’ONU, qui s’engage pour la liberté et un bon climat en Palestine et que l’on fête pour cela? Parce que ce sujet ne trouve pas d’écho et qu’il est écarté par la communauté internationale, tout comme le souhaite “l’État juif” et ses lobbyistes! Ce mouvement, s’est-il jamais occupé des problèmes environnementaux en Afrique, en Asie ou en Palestine? Depuis des décennies, nous sommes témoins d’un “apartheid climatique” en Palestine où le régime sioniste d’occupation captent l’eau et en privent les Palestiniens pour que les colons juifs puissent jouir d’une vie d’occupants luxueuse. D’après un rapport de l’ONU, la bande de Gaza sera bientôt si polluée qu’elle sera inhabitable. Deux millions d’habitants vivent dans ce camp de concentration avec des eaux usées polluées et dans la misère à cause de la pénurie d’eau. En ce moment, le courant est à nouveau coupé en Cisjordanie et les lumières éteintes. Ces mesures punitives arbitraires sont des actions perverses des occupants sionistes qui les utilisent régulièrement comme moyens de chantage contre les Palestiniens.

Comme cela vient d’être annoncé, Netanyahou et Gantz se sont mis d’accord pour des entretiens exploratoires en vue d’un nouveau gouvernement d’unité. Comme je l’ai déjà analysé dans mon commentaire “De Charybde en Scylla”, Netanyahou et Gantz n’ont pas leur place sur les bancs du gouvernement mais devant la Cour internationale de justice de La Haye. Quand le président Rivlin rencontrera Netanyahou et Gantz cette semaine, il confiera à l’un des deux candidats la formation du gouvernement et les querelles pour la rotation du pouvoir vont commencer. Il semble qu’on ne va pas se débarrasser de Netanyahou si vite. Avant les élections, c’est aprés les élections, en Palestine, rien de nouveau!

Les Palestiniens ont mérité un “Friday for Future in Freedom”

La chancelière Merkel, ancienne ministre de l’Environnement puis “chancelière du climat” et caméléon de la politique allemande, essaie déjà depuis des années de se distinguer dans ce domaine. Quand elle s’est rendue aux Nations Unies à New York il y a plus de 29 ans et a fait ensuite ses déclarations de principes pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, elle ne prévoyait sûrement pas encore ce qui allait se produire en 2019, elle qui est devenue depuis longtemps la “chancelière de l’industrie et de l’automobile” et l’a défendue même quand les activités criminelles de cette dernière ont été dévoilées. Les premiers de ces „criminels“ réclament déjà à nouveau des subventions pour des „innovations électriques“.  Quelles astuces vont-ils cette fois inventer pour que ne pas “tomber en panne de courant” et en avoir pour leur argent?

Elle essaie constamment de prendre à son compte des objectifs et des sujets pour se mettre en scène. Même si elle a perdu de sa splendeur et que sa devise “Nous y arriverons” n’a plus de succès, elle a su faire une mise en scène au sein de la Grande Coalition.

Après 19 heures de négociations, on a vu des membres du gouvernement épuisés essayer de faire passer un compromis médiocre qui ne fait de mal à personne comme un grand coup. La politique doit être constructive et non administrer les problèmes et écarter les solutions au lieu de les trouver. On voit clairement comment une troupe rouge-noire, une coalition sur appel qui doit caindre pour sa réélection, veut créer un “climat un peu meilleur”, une atmosphère de bien-être en ces “temps pollués”. Tant que les concernés qui continuent à bien gagner dans la production de CO2 seront satisfaits, tant que les taux des gaz à effet de serre atteindront de nouveaux sommets, la protection du climat sera loin d’être efficace.

Où sont les solutions simples?

Pourquoi “Merkel” n’a-t-elle pas enfin pris les mesures simples pour l’Allemagne? Introduire enfin une limitation de vitesse comme c’est d’usage dans toute l’Europe, s’occuper enfin des subventions pour le diesel et les supprimer, augmenter le prix des billets d’avion, mettre les navires et les navires de croisière sur le cours de l’environnement? C’est à en désespérer de voir comment cette coalition est dirigée par les lobbyistes qui sont toujours invisibles au pupitre mais qui, en réalité, participent au gouvernement. Où est l’effet incitatif si ces problèmes ne sont pas éliminés?

Juste deux jours aprés ces “mini-décisions” pour le climat, un bien mauvais signal a été lancé: Merkel et la ministre de la Défense Kamp-Karrenberger sont parties presque ensemble vers la côte Est des États-Unis mais dans deux avions gouvernementaux différents. La ministre de la Défense était sûrement dans sa fonction “d’exécutante et trésorière” et a assuré avec empressement son collègue américain Esper qu’elle participerait bientôt davantage aux missions dirigées par les États-Unis. Pendant ce temps, la chancelière voyageait en tant que “reine du climat” et avait décidé, encore avant, avec ses collègues français Macron et britannique Johnson, de rendre l’Iran responsable de l’attaque contre des installations pétrolières saoudiennes – sûrement pour contrecarrer les rumeurs sérieuses provenant de milieux israéliens (!) bien informés qui indiquent qu’Israél serait probablement à l’origine de cette attaque.

Ensuite, le ministre des Affaires étrangères les a rejointes avec un autre avion gouvernemental pour participer aussi à une Assemblée générale de  l’ONU. Voilà pour ce qui est  la politique du gouvernement allemand pour le climat et l’exemple qu’elle donne. Le principal, c’est le climat de bien-être de la Grande Coalition, ce qui pourrait changer au plus tard aux prochaines élections en 2021.

Une politique comme un tapis patchwork

Nous continuons d’acheter de l’électricité nucléaire aux pays voisins, de la lignite à la Russie, d’intensifier la production de voitures électriques sans maitriser les problèmes des batteries et des accumulateurs au lithium hautement toxique ni d’autres substances toxiques et de leur élimination. Qu’en est-il du glyphosate qui peut encore être répandu sur les champs en Allemagne? Cette politique ressemble à un tapis patchwork dont les coutures sont aussi peu solides que les résolutions.

Si Merkel constate que la politique est ce qui est possible, ses possibilités sont épuisées depuis longtemps et elle est aussi usée que sa politique. Qu’a-t-elle atteint? Notre infrastructure dans les zones rurales est catastrophique, comme je peux le confirmer par ma propre expérience. Nos voisins du Tyrol du Sud ou d’Autriche sont beaucoup plus efficaces, sans parler de nos voisins suisses. De même que pour l’internet, tous les villages portugais sont mieux servis que nous.

Voulons-nous une division de la société et un ras-le-bol politique croissant? Y aura-t-il bientôt des “gilets jaunes” allemands dans nos rues? Je souhaite pour l’avenir des manifestations “Fridays for Future in Freedom” qui s’engagent pour la fin du climat empoisonné en Palestine.

 

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