La resistance devient un devoir quand la liberte de`expression est menacee! Evelyn Hecht-Galinski Traduction Chrisitiane Reynaud

La résistance devient un devoir quand la liberté d’expression est menacée !

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 29 novembre 2017

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/widerstand-wird-zur-pflicht-wo-die-meinungsfreiheit-bedroht-wird-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

On n’a plus le droit de parler de la politique d’occupation discriminatoire de « l’État Juif » dans les medias allemands ou lors des manifestations publiques et politiques. Grâce au lobby israélien le terme « occupation » devient de plus en plus un mot tabou qui ne doit plus apparaître. Ce que nous constatons est un phénomène mondial mais particulièrement grave ici en Allemagne où le mot « occupation » est remplacé par le mot « antisémitisme » quand il se rapporte à « l’État Juif ». Cela crée une atmosphère oppressante qui est censée nous intimider, nous qui nous engageons déjà depuis longtemps pour la libération de la Palestine de l’occupation judéo-sioniste illégale. Le lobby israélien et ses nombreux sayanim (auxiliaires) tentent par tous les moyens d’acquérir le monopole d’interprétation dans les médias et dans la politique officielle ; ils définissent ce qu’on a le droit de dire et stigmatisent les soi-disant antisémites.

 

Cela va même si loin que des conférenciers et des militants juifs et israéliens juifs sont traités d’antisémites et « d’ennemis publics » par d’obscurs partisans d’Israël. Ce nouvel antisémitisme allemand contre des citoyens juifs devrait être un terrible déjà-vu pour tout le monde. Il y a quelques jours à peine, un « Jeune Forum » de la Société germano-israélienne à Heidelberg est arrivé à annuler une conférence organisée par le « Forum sécurité internationale » de l’université d’Heidelberg à l’aide d’infâmes diffamations contre le Prof. Jeff Halper, le militant pour la paix et fondateur bien connu du Comité israélien contre la destruction de maisons (ICAHD). Espérons que l’université populaire de Heidelberg ne cédera pas à ces lobbyistes de l’occupation.

https://icahd.org/

 

Cet incident fait partie de nombreux cas semblables qui prolifèrent dans notre pays. Les chasseurs d’antisémites autoproclamés agissent de manière ciblée et tentent de frapper surtout des militants juifs. Cela semble plus que logique, car les activistes juifs de « l’État juif » comme Jeff Halper, Gideon Levy, Moshe Zuckermann ou des militants palestiniens comme Ahmed Schokry savent exactement de quoi ils parlent et ce qu’ils rapportent.

 

Même si c’est ce que « l’État juif » et son lobby mondial veulent empêcher, il faut qu’on puisse dire la vérité au sujet des crimes contre le droit international et les droits de l’homme commis par le régime occupant sioniste et proscrits dans le monde, sans pour cela être aussitôt traités d’antisémites. Et qui le fera, sinon des activistes juifs et judéo-israéliens ? Il ne faut pas oublier que les sionistes ne craignent rien plus que la vérité. C’est pourquoi ils empêchent même les tables rondes entre critiques d’Israël et partisans d’Israël. Alors que les lobbyistes d’Israël trouvent une oreille bienveillante dans la presse et les médias publics, on préfère ne pas permettre aux critiques de la politique d’occupation israélienne, aussi éminents et connus soient-ils, de s’exprimer par crainte de la « matraque d’antisémitisme ».

J’en viens maintenant au président du Conseil central des Juifs Josef Schuster qui est en effet allé chercher dimanche dernier 27 novembre le « sioniste non-juif » Mathias Döpfner, le directeur général du groupe de presse Axel Springer SE en renfort pour la réunion du Conseil central des Juifs. L’organe décisionnel « suprême » du Conseil central est donc intimement uni dans sa tentative de tout jeter dans le même panier : l’antisionisme, « l’anti-israélisme » et l’antisémitisme.

 

Döfner a détourné l’attention de l’antisémitisme de droite et fantasma sur un antisémitisme de gauche, soi-disant masqué en « antisionisme ». De cette manière il a présenté, pas seulement aux nombreuses personnes maintenues dans l’ignorance par Springer, son calcul simpliste, comme quoi ceux qui critiquent Israël et le sionisme, ont au fond des sentiments et ressentiments antisémites. Bien sûr, selon lui, le mouvement BDS et les boycotts de produits ne sont rien d’autre qu’un „pur antisémitisme“! Ce « beau monsieur » ne veut pas parler des décennies d’occupation illégale, du pillage quotidien des terres et de la privation des droits du peuple palestinien.

 

C’est vraiment touchant de voir avec quelle sensibilité le patron de Springer réagit quand il s’agit de l’État occupant alors que son « Armada » est à l’avant-garde quand il s’agit d’appeler au boycott et aux sanctions contre son ennemi préféré, la Russie, ou contre l’Iran.

 

Est-il encore étonnant qu’il parle du « phénomène » de l’antisémitisme musulman ? Il s’agirait d’une évolution qui aurait pris une toute nouvelle dimension due à l’immigration de pays principalement musulmans et qui serait un sujet tabou qu’on ne discuterait pratiquement pas en Allemagne. C’est évidemment de la foutaise, d’une part parce que ce sont les journaux de Springer qui attribuent précisément l’antisémitisme aux immigrants musulmans de façon pratiquement synchrone et, d’autre part, parce que justement les réfugiés des pays musulmans savent exactement comment vivent leurs frères et sœurs sous le joug israélien. Ce n’est pas de l’antisémitisme, tout au plus – et tout à fait légitimement -, de l’antisionisme, de l’anti-occupation ! Votre mise en garde, Monsieur Döpfner, que l’Allemagne doit affronter cette réalité et qu’il ne doit pas y avoir de tolérance pour l’intolérance, est une insulte !

 

En tous cas, je ne connais entre-temps qu’un seul SUJET TABOU en Allemagne et c’est quand il s’agit de « l’État Juif » et de sa politique d’occupation et aussi du lobby israélien mondial qui prétend parler au nom de tous les Juifs. Et ce virus particulièrement contagieux et dangereux de « l’accusation d’antisémitisme » a infecté entre-temps les politiciens de tous les partis qui répètent comme des perroquets tout ce qu’on leur dit. Ce n’est plus seulement l’AfD (Parti Alternative pour l’Allemagne) qui avec d’autres pyromanes spirituels comme Beck, Broder, Weinthal, Sarrazin, Pirinçci, Hamed Abdel-Samad, Anetta Kahane alias IM-Victoria et beaucoup d’autres, répand la « bonne » façon de penser, mais de plus en plus de partisans des médias et de la politique : cela devrait être une source d’inquiétude pour nous TOUS.

 

Alors que l’AfD est fermement du côté d’Israël et des Juifs, que le FDP (Parti libéral-démocrate) se rapproche toujours plus de l’AfD, que le président du Conseil Central est un des premiers à réclamer une limite supérieure pour les réfugiés et à mettre en garde contre l’antisémitisme musulman, cette république devient de plus en plus un pays de dégonflés. Monsieur Döpner, quand vous réclamez le courage civique au sein de la société, la fermeté de l’État de droit et une forte direction politique qui ne montre aucun sens du compromis sur ce sujet, c’est vraiment malhonnête !

 

Ne sont-ce pas justement vos médias qui essaient d’intimider et de stigmatiser les personnes qui font preuve de courage civique ? Vos médias, est-ce qu’ils ne diffament et ne stigmatisent pas des citoyens courageux et honnêtes qui s’engagent pour la liberté d’expression, quand il s’agit de « l’État Juif » ? Mais votre « amour des Juifs » ne va pas aussi loin car vous triez entre les « bons » et les « mauvais » Juifs ! Les journaux Bild, Welt & Co. ont toujours été des journaux de propagande en Allemagne dont la consommation peut avoir des conséquences nocives. Ce lavage de cerveau philosémite a déjà fait beaucoup de dégâts. Oui, l’Allemagne s’est vraiment développée en un pays tolérant et multiculturel dans lequel les Juifs aussi aiment à nouveau vivre… Promenez-vous dans Berlin…  Mais cette tolérance menace de basculer, aussi par votre complicité. Est-ce ça que nous voulons ? Non, cette proximité non critique avec « l’État Juif occupant » et avec le lobby israélien est dangereuse et facilement transparente. Il faut espérer que les lecteurs réfléchiront, s’informeront autrement et ne se laisseront plus prendre à cette propagande. Il existe assez de sources sérieuses.

 

Après votre participation à la réunion du conseil juif, le « grand président » du Conseil Central Schuster a une fois de plus rappelé que, vu l’hostilité « accrue » envers Israël, les médias portaient aussi la responsabilité que l’Allemagne assume « sa responsabilité historique » envers « l’État Juif ». Il répéta ensuite le double standard des deux poids deux mesures de beaucoup de médias, de ne pas percevoir assez « l’antisémitisme concernant Israël » et de ne pas traiter assez l’hostilité contre Israël.

 

Ce Schuster le pense sérieusement ! Mais la vérité est, qu’actuellement, une action concertée de diffamations par les médias est menée contre les critiques d’Israël, les partisans du BDS et les représentations qui, de près ou de loin, traitent ce sujet. Nous n’avons qu’à penser à la remise du prix Karlspreis au journaliste Ken Jebsen à Berlin que le politicien de gauche Lederer, un grand défenseur du lobby israélien, veut empêcher par tous les moyens et donc porter atteinte à la liberté d’expression !

 

N’étaient-ce pas les représentants de « l’État Juif » et leurs auxiliaires de la diaspora qui pendant des décennies se trouvaient constamment dans les rédactions pour des consultations pour imposer aux médias « l’amour d’Israël » ? Cette situation ne s’est-elle pas intensifiée au point qu’aucun émetteur public n’ose longtemps s’opposer à ce lobby ? Envers qui le directeur se sent-il plus obligé : envers le spectateur qui paye les redevances obligatoires ou envers le lobbyiste ? Vu le cas actuel qui concerne le directeur de l’émetteur WDR Tom Buhrow, il est clair que celui-ci ne se sent plus obligé envers le payeur de redevance mais envers les provocateurs du lobby israélien qui ont exigé l’annulation de la diffusion d’un concert de Roger Waters, un musicien de grand talent et un des militants les plus estimés du BDS et pour la Palestine. Tom Buhrow se plia devant la lobbyiste d’Israël Malca Goldstein-Wolf qui évolue sinon dans des blogs obscurs comme le « Tapfer im Nirgendwo » (Courageux au milieu de nulle part) de Gerd Buurmann et le « Achse » (Axe) de Broder, et il annula le concert de Roger Waters. Nous sommes déjà tombés si bas en Allemagne qu’il suffise de soupçons malveillants d’une lobbyiste pour annuler une manifestation musicale. Buhrow a, en effet, fait preuve d’une „attitude sans équivoque“ qui devrait nous donner matière à réflexion: au lieu de s’informer lui-même sur Roger Waters et ses opinions politiques et après, de tirer ses propres conclusions, il a reculé lâchement, uniquement à cause des accusations malveillantes d’une lobbyiste. Qu’en est-il maintenant des institutions de droit public qui nous imposent, à nous qui payons les redevances, une lamentable opinion simpliste au lieu d’une diversité d’opinions ! Entre-temps plusieurs diffuseurs de l’ARD se sont joints à ce boycott. On prend ici clairement position pour le lobby israélien et c’est là le véritable scandale. Les actions de Roger Waters sont un signal important et ne sont absolument pas antisémites mais un engagement artistique et politique pour la liberté de la Palestine et la fin de l’occupation illégale. Si seulement nous avions en Allemagne des artistes et des actions similaires !

https://www.express.de/koeln/antisemitismus-vorwuerfe-koelnerin-ueberzeugt-buhrow–wdr-stoppt-support-fuer-roger-waters-28960396

 

http://www.zeit.de/kultur/musik/2017-11/ard-pink-floyd-roger-waters-boykott

 

Nous voyons les effets des multiples pressions du Conseil Central et de ses auxiliaires zélés.

Quand Schuster exprime sa reconnaissance à Döpfner pour sa constante solidarité envers Israël et son engagement continu contre l’antisémitisme, il n’y a pas pire hypocrisie. Le trust Springer est justement un exemple tout à fait typique en Allemagne, comment on essaie de racheter l’ancien antisémitisme par du philosémitisme et ce n’est rien d’autre qu’un nouvel antisémitisme !

 

Oui, Monsieur le Président, nous avons une responsabilité historique qui inclut le peuple palestinien qui n’a pas été coupable de la Shoah mais qui vit depuis des décennies sous l’impitoyable occupation israélienne.

 

Nous en avons assez de vos campagnes de dénigrement auxquelles sont exposés de plus en plus de Juifs critiques. Nous n’avons pas besoin non plus de « commissaire contre l’antisémitisme » ni de la définition bizarre de l’antisémitisme qui criminalise toute critique d’Israël ou qui la stigmatise en tant que haine des Juifs. Nous n’avons pas besoin que les descendants de la génération des coupables interdisent à nouveau à des conférenciers juifs de parler ou d’utiliser des lieux publics. N’avons-nous pas déjà eu tout ça dans des villes allemandes?

 

Il faut mettre fin à une raison d’État pour le régime terroriste de Netanyahou qui pousse « l’État Juif » et la Palestine vers un abîme meurtrier pour sauver son pouvoir hégémonique corrompu.

 

La résistance devient un devoir quand la liberté d’expression est menacée, quand la haine de l’Islam, le racisme antimusulman et le philosémitisme deviennent la raison d’État de l’Allemagne et des médias.

 

 

 

 

 

 

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