L`appel de la „Marche du retour“ Evelyn Hecht-Galinski Traduction Christiane Reynaud

L’appel de la „Marche du retour“

 

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 3 avril 2019        

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/deutsche-staatsraeson-fuer-ein-freies-palaestina-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction: Christiane Reynaud

 

Des milliers de Palestiniens le long de la clôture frontalière avec « l’État juif » ont montré à la communauté internationale ce que signifient dignité et résistance. Il est effrayant de voir comment la presse allemande présente cette marche et falsifie les faits. Quand on lit les principaux médias allemands on est déjà habitué à beaucoup d’altérations mais ce qui cette fois a été rapporté sur le premier anniversaire de la Grande Marche du retour dépasse de beaucoup le cadre d’un reportage objectif. A la lecture de beaucoup d’articles, un lecteur inexpérimenté pourrait penser que ce ne sont pas les occupants sionistes mais le Hamas qui est responsable du blocus et de la misère dans le camp de concentration de Gaza.

 

Soutenir le souvenir de l’oppression meurtrière

 

Ne serait-il pas opportun que ceux qui se sont donné pour mission de défendre à corps et à cris les droits de l’homme, soutiennent les manifestants non armés à l’occasion de la « Journée de la terre » en souvenir de la répression meurtrière des protestations palestiniennes contre la confiscation illégale de terres en Galilée par Israël en 1976 ?

 

Depuis l’année dernière, chaque semaine, des manifestants non armés réclament la fin de l’occupation illégale de la Palestine qui dure déjà depuis des décennies et du blocus, lui aussi illégal, de la bande de Gaza, ainsi que leur droit légal – garanti par le droit international – de retour dans leur patrie héréditaire, ce que les occupants juifs sionistes punissent impitoyablement par des meurtres.

 

Cette « clôture de la mort » du camp de concentration de Gaza, le mur illégal qui selon le jugement de 2004 de la Cour internationale de justice de La Haye est contraire au droit international, doivent enfin tomber comme le mur de Berlin. Cela soulève la question de savoir pourquoi précisément l’Allemagne qui a tant fêté la chute du Mur de Berlin, ne s’engage pas avec la même ardeur pour le respect du droit et l’application du jugement de la CIJ et pour la fin du régime sioniste d’occupation ?

http://bds-kampagne.de/2004/07/09/gutachten-des-internationalen-gerichtshof-igh/

 

Se laver de la « saleté du journal »

 

Vendredi dernier, précisément ce 30 mars « Journée de la Terre », le journal Süddeutsche Zeitung a encore remué le fer dans la plaie du peuple palestinien avec un article écœurant de Daniel Brössler, du journalisme allemand raté par excellence ! Ce que Brössler écrit est du pur lobbyisme pour « l’État juif » : cette partialité et ce mépris m’ont sidérée à tel point que j’ai ressenti le besoin de me laver les mains pour me débarrasser de la « saleté du journal » !

https://www.sueddeutsche.de/politik/deutsche-nahostpolitik-balanceakt-1.4386673

 

Ce représentant des intérêts d’Israël croit-il vraiment que l’on puisse à la fois défendre le droit international et se ranger du côté d’un « régime occupant juif » pour qui, depuis la fondation de l’État, le droit international n’a jamais été à l’ordre du jour, mais qui, au contraire, a poursuivi avec brutalité ses buts sionistes de vol des terres et d’expulsion ? Non, ce « régime juif d’occupation » ne mérite en aucun cas le soutien de l’Allemagne et encore moins d’aide sous forme de livraisons d’armes mais au contraire d’un embargo sur les armes comme l’exige Amnesty International !

https://palaestina-nachrichten.de/2019/03/31/gaza-jahrestag-protest-israel-lobt-ungewoehnliche-beherrschung-von-hamas-und-erschiesst-trotzdem-drei-17jaehrige-palaestinensische-jugendliche/

 

En effet, le gouvernement allemand ainsi que les médias allemands doivent trouver un autre genre de politique qui ne jongle plus avec le droit international, la raison d’État allemande pour « l’État juif » et la solidarité sans réserve. Ce n’est pas la « frustration provoquée par Trump ou par Netanyahou », comme l’écrit Brössler, qui devrait guider l’Allemagne, mais les droits universels de l’homme et le droit international et l’Allemagne doit donc condamner avec vigueur la violation du droit international, des droits de l’homme et la politique d’occupation par Israël. Il faut enfin en finir avec l’éternel chantage israélien à cause de « notre passé ».

 

L’Holocauste met en garde : plus jamais de politique inhumaine d’expulsion et d’occupation

 

On ne peut que constamment le répéter : l’Holocauste ne justifie pas que l’Allemagne soutienne la politique juive par tous les moyens mais il devrait nous rappeler de ne plus jamais défendre et rendre possible une politique inhumaine d’expulsion et d’occupation. Si on envoie des jeunes Allemands visiter des camps de concentration allemands mais qu’ils ne peuvent pas visiter le plus grand camp de concentration, celui de Gaza, il y a quelque chose qui ne va pas. Ce n’est pas tolérable qu’ils reçoivent leur importante leçon historique sur la période nazie et l’Holocauste, en plus qu’ils soient marqués au cours du vif échange avec « l’État juif » par une partialité judéophile et qu’ils ne doivent rien apprendre sur la Nakba, la catastrophe de l’expulsion brutale des Palestiniens de leur patrie ! Cela est à mon avis comparable à une doctrine dictatoriale d’État car on ne peut pas se réhabiliter pour ce qui a été fait aux victimes de l’Holocauste en faisant le silence sur des faits importants pour la formation de l’opinion. Il est au contraire contre-productif de vouloir s’acquitter d’une ancienne injustice par une nouvelle.

 

Les jeunes Allemands ne sont nullement coupables pour le passé mais les chargés de fonction et les journalistes allemands ont le devoir de transmettre cette objectivité qui fait défaut. Quand aujourd’hui des Juifs commettent des injustices et des crimes, les médias ont le devoir de les nommer. On ne peut pas comparer les roquettes du Hamas avec l’armement de pointe de l’armée d’occupation juive. On ne peut pas mettre constamment sur le même pied les occupants et les occupés. Il faut toujours rappeler que la source de tous les maux a été la fondation de « l’État juif » en 1948, basée sur la raison d’État juive de l’expulsion de la population palestinienne autochtone et de l’occupation de toute la Palestine. La raison d’État allemande doit être pour la liberté de la Palestine et pas pour le droit d’exister pour un « État juif » sur des terres palestiniennes volées !

 

Il semble évident que les décennies de lavage de cerveau par le lobby pro-israélien sous les traits de ses représentants allemands ont été si fructueuses que ce traumatisme philosémite s’est fixé dans les têtes pour l’éternité.

La colère monte quand des personnes sont abandonnées dans leur soif de dignité et de liberté

 

La colère nous gagne quand des personnes enfermées à la recherche de dignité et de liberté sont abandonnés à elles-mêmes et, en plus, par la soi-disant « communauté de valeurs ». Tout le monde devrait être rouge de honte à la vue des images provenant de la bande de Gaza. Et il est méprisant de parler d’un « déroulement calme » de la Marche et de « maitrise exceptionnelle » du Hamas, alors que quatre jeunes Palestiniens, dont trois avaient à peine atteint leurs 17 ans, ont été assassinés par des snipers juifs de l’armée « de défense » spécialisée pour les attaques, et que plus de 316 ont été blessés dont 86 enfants, 29 femmes, trois secouristes et sept journalistes. En outre, une nouvelle arme a été testée, spécialement mise au point par l’armée d’occupation pour ce type de manifestation et destinée à disperser la foule.

 

C’est en effet grâce au Hamas que malgré la forte participation de plus de 40.000 manifestants et la menace de violence sioniste qui a précédé, beaucoup d’aides volontaires ont réussi à sauver de nombreuses vies et ne pas les laisser abattre perfidement par des snipers juifs embusqués déjà sur place, en les empêchant de manifester. L’occupation juive illégale leur retire aussi le droit de manifester pacifiquement. Les occupants se sont encore vantés que seuls les raids aériens israéliens, y compris sur le bureau du chef due Hamas Ismaël Haniyeh, ont contribué au « calme relatif de cette journée », comme le Times of Israel l’a cyniquement écrit. C’est précisément la manière de penser sioniste du régime au pouvoir et elle ne changera jamais, quel que soit les résultats des élections du 9 avril. Elle n’est basée que sur la main de fer de l’occupation et l’expansion constante du vol des terres aux dépens des Palestiniens.

 

Ainsi, l’annonce de « facilitations » comme l’ouverture de postes-frontières, l’allègement des formalités pour le trafic frontalier, l’élargissement de la zone de pêche et l’autorisation donnée au Qatar d’envoyer des sommes d’aide plus importantes dans la bande de Gaza, pourrait être modifiée à n’importe quel moment à la guise des occupants et selon les caprices sionistes. Bien sûr, sans mettre fin au blocus illégal et à l’occupation, car cela ne conduit pas à la judaïsation éternelle dans un « Grand Israël » !

 

Les Palestiniens ne doivent pas être abandonnés à leur triste sort

 

Nous devrions enfin nous demander combien de temps encore nous voulons soutenir activement avec des aides financières et des livraisons d’armes cette politique d’occupation du régime sioniste, contraire au droit international. Combien de temps encore la communauté internationale hypocrite peut-elle fermer les yeux sur cette violence sioniste meurtrière contre les manifestants palestiniens pacifiques et sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ? Quand cette terrible disparité de représentation et de référence aux « valeurs » et aux droits de l’homme en Allemagne et dans l’UE va-t-elle enfin conduire au respect de toutes nos obligations morales et juridiques envers la Palestine, à enfin imposer des sanctions contre Israël et à soutenir le mouvement BDS absolument nécessaire ? Nous avons l’obligation de soutenir les Palestiniens qui démontrent chaque semaine à Gaza leur détermination désespérée dans leur lutte pour la liberté. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’ils ne se sentent pas oubliés par le monde entier et de ne pas les abandonner à leur triste sort. Donc, enfin : raison d’État allemande pour une Palestine libre et solidarité avec la Marche du retour !

Hinterlasse jetzt einen Kommentar

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.


*