Les crimes de l`occupation Sous la kippa-Ce n`est pas la yarmoulke, est le Probleme, c`est la tete qui est en Dessous! Evelyn Hecht-Galinski Traduction Christiane Reynaud

Les crimes de l’occupation sous la kippa – Ce n’est pas la yarmoulke, la kippa, qui est le problème, c’est la tête qui est en dessous ! –

 

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 29 mai 2019

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/besatzungsverbrechen-unter-der-kippa-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction: Christiane Reynaud

 

Après les élections européennes, qui ont clairement démontré que les citoyens ne sont plus prêts à voter pour les « partis populaires » mais que les protestations contre le mépris envers le « peuple » portent leurs fruits, il est temps d’aborder ce phénomène. Les partis d’extrême-droite ont bénéficié d’un essor terrible, non pas parce qu’ils répandent l’antisémitisme mais parce qu’ils savent marquer des points avec la xénophobie et l’islamophobie. C’est en effet un grand problème que le radicalisme et la non-culture populiste des formules toutes faites aient réussi à entrer dans les parlements et les gouvernements.

 

Pourquoi le Parlement allemand ferme-t-il volontairement les yeux sur la réalité ?

 

Nous voyons aussi parfaitement comment des extrémistes de droite, des « Chrétiens », des conservateurs, des soi-disant libéraux et des partisans de gauche se sont alliés pour rendre présentables les crimes sionistes contre le droit international et les légaliser sous le couvert de l’Holocauste, ce qui est si infâme qu’on en reste perplexe. Comment est-il possible que presque tout le Parlement puisse adopter une résolution qui criminalise aussi bien la société civile palestinienne que les citoyens juifs et non-juifs pour leur soutien de la campagne non-violente BDS et la stigmatise d’antisémite ? Qu’est-ce qui qualifie ces « représentants du peuple » pour prendre une décision si antidémocratique ? Pourquoi ferment-ils les yeux volontairement devant la réalité ? A quoi servent les grandes cérémonies pour les 70 ans de la fondation de la Constitution allemande, la Loi fondamentale, et un papotage devant une tasse de café dans le jardin du château de Bellevue, la résidence du Président fédéral, si cette Loi fondamentale est constamment violée et que certains politiciens se vantent de plus en plus souvent de modifier la loi ?

 

À mon avis, les résultats des élections européennes sont une preuve de mécontentement et un signal que les citoyens se défendent contre ce genre de politique. Beaucoup de citoyens en ont marre parce ce qu’ils constatent que tous ces problèmes graves actuels, à commencer par la catastrophe climatique jusqu’à la politique d’amitié transatlantique, sont négligés pour faire plaisir aux Etats-Unis et à « l’État juif » : de plus en plus de dépenses pour l’armement, d’opérations militaires, sans oublier les attaques par drones contrôlées depuis le sol allemand ainsi que le stationnement d’armes nucléaires en Allemagne, ce que la majorité des citoyens allemands refusent. Pourquoi les partis CDU, SPD, FDP et même La Gauche sont-ils si d’accord ? Pourquoi « les jardiniers verts » sont-ils tout à coup si appréciés et pourquoi un parti comme l’AfD a-t-il pu arriver si haut ? La Gauche balance aussi à la poubelle le « respect du droit international » inscrit dans son programme électoral quand il s’agit de l’exiger aussi pour le peuple palestinien qui vit sous occupation depuis des décennies – et au lieu de cela, court derrière les autres partis pour se ranger à leur côté quand il s’agit de « l’État juif » ! Le « Plus jamais de guerre ! » après la Seconde guerre mondiale et les crimes terribles de l’Holocauste a transféré la mauvaise conscience de la génération des petits-enfants dans la politique et l’antisémitisme a été remplacé par un indicible philosémitisme.

 

Avec le BDS contre l’occupation sioniste et les crimes contre le droit international

 

Au Parlement, on ne parla ni de l’occupation sioniste ni des crimes contre le droit international par l’État d’apartheid Israël, sans lesquels on ne peut pas comprendre le mouvement BDS, mais on a diffamé ce mouvement qui s’est formé sur le modèle de l’Afrique du Sud et qui essaie, non sans succès, d’arriver à libérer la Palestine.

 

Une nouvelle action de diversion vient d’être lancée, une méthode tout à fait typique de la Hasbara. Elle commença samedi dernier dans les journaux du groupe de médias Funke avec des déclarations du commissaire à l’antisémitisme du gouvernement fédéral qui conseilla aux Juifs de ne pas porter la kippa (yarmoulke) n’importe quand et n’importe où en Allemagne. Felix Klein justifie cette offensive par la « désinhibition et une montée de la violence dans la société » croissantes. Internet et les médias sociaux y auraient largement contribué « mais aussi  les attaques incessantes contre notre culture du souvenir ». Pendant qu’il évoque la culture du souvenir, Klein devrait aussi s’engager à ce que la Nakba, le souvenir de la catastrophe de l’expulsion brutale du peuple palestinien lors de la fondation de l’État d’Israël en 1948, soit incluse dans cette culture du souvenir, de la même façon que l’Holocauste. Le chemin vers l’avenir commence par le souvenir et cela vaut aussi  pour les Palestiniens car les droits de l’homme sont indivisibles et valables aussi pour eux.

 

La déclaration de mon père, Heinz Galinski, est toujours d’actualité : « Je n’ai pas survécu à Auschwitz pour me taire sur une autre injustice ».

 

Attaque de front contre l’Internet

 

Ce fut donc une attaque de front de Klein contre l’Internet et les réseaux sociaux qui deviennent de plus en plus fort. La cheffe du parti CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, « chanta exactement le même refrain » quand elle fit, lundi soir, un jour après les élections européennes, une comparaison qui prouve que cette femme n’est pas à sa place à ce poste. Elle demanda en effet ce qui se serait passé si 79 rédactions de journaux avaient fait une déclaration commune deux jours avant les élections : « Prière de ne pas voter pour la CDU et le SPD ». Selon Kramp-Karrenbauer, cela aurait été clairement de l’intox avant les élections. Cette phrase suffit à démontrer la relation perturbée de Kramp-Karrenbauer avec la liberté d’opinion, la Loi fondamentale et l’Internet et prouve aussi son désespoir et son incompétence devant l’incapacité de la CDU à marquer des points avec des sujets adéquats. Au lieu de s’occuper de la raison profonde de la débâcle électorale, elle empoisonne l’ambiance. Face au « shitstorm » justifié qu’elle déclencha, elle ne trouva rien de mieux que de se sentir « mal comprise ».

 

En réalité, les partis et leurs représentants ne sont pas « mal compris » mais les citoyens comprennent très bien que la politique ne les comprend plus ! Comment serait-il sinon possible que les postes de présidents du Conseil de l’UE et de président de la Commission européenne soient encore choisis en catimini en coulisses entre Merkel et Compagnie au lieu d’être élus correctement par le Parlement européen ? Où, sinon sur Internet, peut-on trouver cette diversité ? Les médias dominants ne l’ont-ils pas aussi compris et ne s’appuient-ils pas de plus en plus sur l’Internet et leur présentation numérique ? Mais avec les minables présentations des politiciens sur Internet, ils n’ont pas grand-chose pour faire face et ils en sont de plus en plus douloureusement conscients. Oui, ça fait mal, par exemple après la vidéo du jeune Rezo sur YouTube qui a reçu plus de 10 millions de clics, de ne pas être à la hauteur et donner de réponse. Rezo, un des plus talentueux influenceurs sur YouTube a pu prouver de façon bien documentée que cela ne va pas la peine de voter CDU, SPD ou AfD.

 

Les médias complètement conditionnés sur la « bonne voie »

 

Autre exemple : où, sinon sur Internet, y a-t-il encore une discussion si animée sur « l’État juif » et ses terribles crimes ? Où, sinon, avons-nous une telle diversité d’articles intéressants ? Où le sort des Palestiniens occupés est-il si crûment présenté ? Naturellement, cela est de plus en plus perçu comme une menace par le lobby pro-israélien, et particulièrement les médias, les politiciens et les partis allemands préfèrent se taire sur ce sujet. Je voudrais explicitement prendre mes distances par rapport aux dénigrements, aux commentaires haineux et anonymes sur le réseau. Mais où y a-t-il sinon de telles possibilités de s’informer et d’échanger des opinions ? N’a-t-on pas réussi, spécialement en Allemagne, à mettre toute la presse dominante et les médias de droit public « sur la bonne voie », marginaliser les critiques d’Israël dans les médias, leur refuser des locaux publics pour leurs soirées, ou les diffamer ? Tout cela a du système.

 

Encore un exemple : directement après les déclarations de Klein, il n’a pas eu de média qui n’ait immédiatement réagi en déplorant le sort des Juifs en Allemagne et, tout aussi naturellement, le président du Conseil central des Juifs, Josef Schuster et son prédécesseur, Charlotte Knobloch. On s’empressa de critiquer Klein pour sa déclaration car ce serait une preuve d’impuissance si les Juifs ne pouvaient pas se déplacer partout en Allemagne avec la kippa. Des politiciens comme le « ministre de la Patrie » Horst Seehofer s’empressèrent d’assurer le contraire et que des contre-mesures appropriées devaient être prises pour garantir ce droit. On formula des demandes telles que des cours pour policiers sur la façon de se comporter en cas d’antisémitisme et des formations pour les enseignants et les juristes. Ce sujet fut soudain sur toutes les lèvres et il semble qu’il fut une continuation du débat au Parlement pour le rendre après coup « casher ». Nous assistons en effet à un débat complètement inutile sur l’antisémitisme sous la métaphore « kippa ». Quand, même le président israélien Rivlin se montra « consterné » par l’avertissement contre la kippa, la coupe fut pleine. Je me suis demandé si ce président de « l’État d’apartheid juif » ne devrait pas plutôt veiller à garantir la liberté de religion aux citoyens musulmans et que ce droit ne leur soit pas refusé, comme cela arrive si souvent sur l’Esplanade des Mosquées, par des  « constructeurs de temple et des hordes de colons » d’extrême-droite, protégés par des soldats de « l’armée de défense » juive. Qu’en est-il de l’arbitraire du régime sioniste qui refuse sans cesse aux hommes musulmans le droit fondamental d’exercer leur religion ? Qui ose enfin s’insurger contre cette influence judéo-sioniste ?

 

Une action incroyablement hypocrite et embarrassante

 

Et encore une action incroyablement hypocrite et embarrassante de la gangrène du paysage médiatique allemand, le journal Bild de Springer qui commença mardi à présenter une image de kippa avec des instructions de bricolage et des têtes de politiciens de tous les partis et d’acteurs, en commençant par le « ministre à cause d’Auschwitz » Maas, Andreas Scheuer (CSU), Volker Bouffier (CDU), Bijan Djir (FDP), Sawsan Chebli (SPD) qui porte la kippa pour son « ami juif ». Des artistes comme la « noisette marron foncé » Heino (d’après le titre d’une de ses chansons).ne veulent pas non plus manquer à l’appel. Où étaient ces porteurs et porteuses de kippa quand il s’agissait de foulard et de solidarité avec les musulmans ?

.https://www.bild.de/news/inland/politik-inland/von-bild-gabs-die-kippa-zum-selbstbasteln-wir-tragen-kippa-weil-62228990.bild.html

 

La raison profonde de cette nouvelle action concertée contre l’antisémitisme n’est-elle pas une manœuvre de diversion voulue pour détourner le regard des conditions dans « l’État juif », tout cela pendant le mois de mai, le mois important de la Nakba et peu avant les manifestations à l’occasion de la Journée A-Quds (Jérusalem), le samedi 9 juin à Berlin ? Le ministre de l’Intérieur de Berlin, Andreas Geisel (SPD), trouve la marche annuelle d’Al-Quds insupportable mais une interdiction de la manifestation « anti-israélienne » semble trop difficile. Le Conseil central des Juifs exige lui-aussi des mesures restrictives strictes.

 

Mais pourquoi ? Qu’y a-t-il de si répréhensible à la Journée d’Al-Quds ? Que critique-t-on ? Pourquoi les participants et l’Iran ne doivent-ils pas appeler à la « conquête » de Jérusalem en ce jour, à la fin du Ramadan, le mois de jeûne musulman ? Et cela juste après la conquête unilatérale de Jérusalem par les Etats-Unis et « l’État juif » en tant que « capitale éternelle indivisible de l’État juif », sans tenir compte du droit international ! Qu’y a-t-il de si faux à l’expression « Israël, meurtrier d’enfants » quand on a été témoins des attaques ciblées contre les enfants à Gaza par la plus « morale » de toutes les « armées de défense » ? Qu’y a-t-il de si répréhensible au drapeau du Hezbollah, l’organisation de résistance libanaise qui siège aussi au gouvernement libanais, alors que le drapeau à l’étoile de David, le symbole de l’occupation et de l’oppression sioniste peut être brandi partout ? Où sont les « porteurs de kippa » politiques dès qu’il s’agit de protester contre les deux poids deux mesures pour « l’État juif » ? On a déjà une fois essayé d’inciter la population à porter la kippa.

 

La kippa, moyen de combat sioniste

 

Venons-en à la nouvelle arme sioniste, la kippa ou yarmoulke. Le port de la kippa est le symbole religieux d’une expression émotionnelle qui ne repose sur aucun commandement. Mais il en dit long sur la position politique. Dans des enquêtes menées dans « l’État juif », 63% des porteurs de kippa tricotée multicolore ont déclaré être des sionistes religieux qui considèrent comme justifié par la religion que la région soit le territoire du « peuple juif ». En effet, ils utilisent le terme « kippa-sruga » (calotte tricotée). La plupart de ces hommes sont d’accord avec cette déclaration : Les Arabes devraient être expulsés d’Israël ou transférés (65%) et une coexistence pour Israël et un État palestinien indépendant n’est pas possible. Ils se sentent faire partie de la droite politique.

 

Tous ces porteurs de kippa ont le vent en poupe grâce au mouvement toujours croissant des colons et la judaïsation du pays. La kippa est devenue symbole du nationalisme juif d’extrême-droite le plus radical, un symbole sans signification religieuse.

 

C’est un fait que, tant que la raison d’État allemande restera pour la sécurité de « l’État juif » sans qu’il y ait de raison d’État pour la Palestine, il y aura toujours des protestations contre les Juifs et les institutions juives qui ne prennent pas leurs distances par rapport aux crimes contre le droit international et l’occupation illégale.

 

Le port populiste de la kippa : un faux signal

 

Le port populiste de la kippa en commun est un faux signal pour montrer sa solidarité.

https://www.bild.de/politik/inland/politik-inland/kippa-debatte-antisemitismus-beauftragter-ruft-zum-kippatragen-auf-62241888.bild.html

Où est la solidarité avec les porteuses de foulard ? Aucun des deux signes n’a un fondement religieux et n’est justifié par une règle dans la vie publique. Emettons un signal et, par solidarité avec une Palestine libérée, ne portons pas de kippa samedi prochain, et aussi pour ne pas soutenir les crimes d’occupation sous la kippa.

 

Ce n’est pas la kippa ou yalmoulke qui est un problème, c’est la tête qu’il y a en dessous !

 

 

 

 

 

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