Notre jour viendra ! Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

Notre jour viendra !

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 12 mai 2021

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/unser-tag-wird-kommen-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

La situation actuelle m’amène à parler des bombardements sionistes de Gaza avant mon commentaire proprement dit. Depuis le début de la nuit de lundi à mardi (10 mai), 24 Palestiniens ont été tués jusqu’à maintenant, dont 9 enfants et une femme, après que les forces armées sionistes ont mené plusieurs frappes aériennes dans le nord de la bande de Gaza. Plus de 100 personnes ont été blessées, et les chiffres augmentent constamment. Les photos de Gaza sont si effroyables qu’on ne peut pas les publier : des corps ensanglantés de petits enfants qui réclament à grands cris de faire rendre des comptes au régime sioniste pour cette horreur.

 

Attaque israélienne contre Gaza : les médias déforment les faits

Comme d’habitude, les médias allemands déforment les faits lorsqu’ils écrivent « Tirs de roquettes depuis Gaza – Israël se défend ». La vérité est que les roquettes de la marque « faites maison » provenant de Gaza ne sont qu’une réaction du plus faible aux plus de 300 Palestiniens blessés après une razzia des forces de sécurité sionistes sur le site de la mosquée Al-Aqsa. Quand Netanyahou parle d’une « ligne rouge » que le Hamas a franchie et qui « autorise » les forces de sécurité à « riposter largement », on voit une fois de plus que les « feux d’artifice » tirés de Gaza lui arrivent à point.

Il s’agit en effet d’une escalade inacceptable qui n’a cependant pas été déclenchée par le Hamas mais par le régime sioniste d’apartheid. Le secrétaire d’État américain Blinken souligne le droit d’Israël à la légitime défense, ce qui ne signifie rien d’autre qu’une autorisation pour la « défense » criminelle des crimes de l’occupation ! Même réaction de la part de l’envoyé de l’UE, Josep Borell, qui appelle à la « désescalade », et du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui met également en garde contre toute nouvelle escalade et, comme d’habitude, appelle « les deux camps » à faire preuve de la plus grande retenue. Le « ministre à cause d’Auschwitz » Maas sert comme toujours complaisamment l’interprétation de l’occupant israélien et condamne les « attaques contre Israël ». Ces déclarations des politiciens « des valeurs » occidentaux, qui se moquent du droit international et de la vérité, montrent le vrai problème du conflit : l’occupation illégale, le vol permanent des terres et le nettoyage ethnique de la Palestine sont complètement niés et déformés par ces politiciens méprisants de la dignité humaine ! Ce point de vue partial sur Israël et la Palestine montre constamment que l’Occident « des valeurs » n’a jamais l’intention de mettre fin à cette injustice qui dure depuis des décennies ! Et les Palestiniens et leurs sympathisants le savent.

Mercredi 12 mai, les Musulmans célèbrent la fin du mois de jeûne du Ramadan avec la fête de l’Aid et, samedi 15 mai, ils commémorent la Nakba palestinienne. Espérons que le jour de la « catastrophe de la Nakba » ne devienne pas une nouvelle « catastrophe d’escalade » après la « journée raciste de Jérusalem » avec des raids ou des interdictions sionistes. Assez de la déformation et de la falsification de l’Histoire ! Le peuple palestinien a plus que jamais besoin de notre protection.

 

Faire du 8 mai un jour férié

Nous avons une semaine historique mouvementée derrière nous et la suivante devant nous. Rappelons-nous : samedi dernier, c’était le 8 mai, le jour de la libération pour l’Allemagne et le 9 mai, le jour de la victoire sur le régime nazi pour la Russie. Ne serait-il pas temps, 76 ans après la fin de la guerre, de faire de ce jour, le 8 mai, un jour férié ? Ne devons-nous pas être particulièrement reconnaissants aux soldats de l’Armée rouge ? « L’opération Barbarossa », l’invasion de la Wehrmacht allemande le 21 juin 1941 sans déclaration de guerre, a été une guerre d’extermination planifiée avec précision. Elle a déclenché l’horreur pour la population soviétique et lui a finalement coûté 27 millions de vies.

Entre-temps, ce crime extrême contre l’humanité a été mis, pas seulement par les politiciens allemands, dans les oubliettes de l’Histoire et on ne le rappelle qu’à contrecœur.

 

Joschka Fischer : « L’Occident doit faire vraiment mal à la Russie »

Le pire, ce sont cependant les remarques « couleur vert-kaki » de l’ancien ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer dans une interview au magazine Der Spiegel où il a exigé que « l’Occident devait faire vraiment mal à la Russie », oubliant ainsi l’histoire ! Il se distingue donc non seulement par l’instrumentalisation d’Auschwitz pour légitimer des frappes de guerre illégales mais aussi par sa haine de la Russie. En réponse à cette impertinence, je ne peux que citer le grand peintre impressionniste Max Liebermann : « Je ne pourrai jamais assez manger pour vomir autant que je le souhaite ».

Aujourd’hui, les politiciens allemands, oublieux de l’histoire et sous la direction des États-Unis et de l’alliance de guerre de l’OTAN, se préparent à nouveau à la guerre froide afin d’agir contre l’ancien et le nouvel ennemi, la Russie – et une fois de plus avec l’Allemagne comme « tête de pont » en Europe contre la Russie. Déjà avec « l’élargissement rampant vers l’Est » et la manœuvre de guerre actuelle de l’OTAN « Defender Europe 2021 » on veut se préparer à l’éventualité d’une guerre contre la Russie.

Devant cette soif de guerre, il est absolument répréhensible que la « ministre allemande de la guerre » Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) veuille bientôt dépenser 2% du produit intérieur brut pour la guerre ! Cela, sous les ordres des États-Unis et de l’OTAN qui font tout ce qu’ils peuvent pour semer la zizanie entre l’Allemagne, vassale des EU, et notre voisin, la Russie, afin de saper tout bon partenariat.

 

AKK : larbine zélée et belliciste pour les intérêts des États-Unis

Nous avons déjà fait trop souvent l’expérience de la rapidité avec laquelle une guerre peut être déclenchée par l’armement et une propagande de dénigrement. Ne permettons pas qu’AKK, cette larbine zélée et belliciste, se laisse de plus en plus pousser dans des guerres pour les intérêts des États-Unis et de l’OTAN ! Nous ne voulons pas d’une base aérienne de „drones“ à Ramstein ni d’armes nucléaires américaines sur le sol allemand, qui doivent être transportées dans les zones cibles par des avions de chasse F18 de la Bundeswehr. Nous n’avons pas besoin de drones israéliens armés à « l’étoile de David », ni de frégates qui, dans des mers lointaines, mettent en scène des manœuvres d’intimidation contre la Chine ou d’autres pays ou bien nous tiennent à distance les réfugiés que « l’Occident des valeurs » a produit.

Notre devise est : « Désarmer au lieu de réarmer ». Et la libération du fascisme signifie « la paix avec la Russie ». C’est aussi pour cette raison que je m’indigne contre le fait qu’un parti comme l’AfD avec son idéologie plus que discutable, prenne tant parti pour la Russie. La Russie devrait se passer de tels « alliés ». Nous n’avons pas non plus besoin d’un « pont transatlantique » et d’une « conférence de guerre de Munich » sous prétexte de « sécurité », ce qui ne signifie rien d’autre que la confrontation avec la Russie. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’une coopération de bon voisinage avec la Russie sur un pied d’égalité, par exemple en matière d’approvisionnement énergétique, avec le gazoduc Nord Stream 2, sans aucun « tapageur Navalny » ni autres trolls transatlantiques. . Espérons donc que le jour viendra où ce véritable partenariat réussira à nouveau et sera fructueux. Que le 8 mai soit enfin le début d’une commémoration publique commune pour la Russie et l’Allemagne, unies dans un deuil qui donne à réfléchir.

Cela aurait été l’occasion pour le président fédéral Steinmeier de proposer et d’imposer enfin le 8 mai comme jour férié et d’y associer une commémoration annuelle des morts soviétiques de la guerre. Mais loin de là, car il s’est plongé dans la « remise de médailles » et la commémoration de la résistance des frère et sœur Scholl. Il n’y a rien à dire contre cette résistance qui, tout comme le 20 juillet célébré chaque année, a été un bon signe de résistance contre l’Allemagne hitlérienne. Mais ne nous leurrons pas, ni Sophie Scholl ni le groupe autour de Claus Graf Schenk von Stauffenberg n’ont pris la défense des Juifs dans les camps de concentration, mais ont voulu combattre un système par lequel ils avaient d’abord eux-mêmes été séduits. De cette façon, c’est surtout la résistance de la gauche et du communisme qui a été mise à l’arrière-plan. Cela m’amène enfin à mon sujet principal, la Palestine.

 

Journée d’Al Quds : solidarité avec le peuple palestinien

Le 7 mai, la journée annuelle d’Al Quds (Journée de Jérusalem) a été commémorée dans le monde entier par des personnes qui ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien. La journée d’Al Quds avait été instaurée en 1979 par l’ayatollah Khomeini, le leader de la révolution iranienne. Et cette journée me semble aujourd’hui plus importante que jamais – face aux massacres sionistes dans la Jérusalem occupée. En Allemagne, les manifestations de la journée d’Al Quds ont été interdites à l’instigation du lobby pro-israélien. La question est pourquoi les manifestants d’Al Quds sont-ils privés de leur droit fondamental à la liberté de manifestation et d’expression alors que des milliers de manifestants anti-Corona non masqués et se moquant de la distanciation ont eu ce droit et ont pu défiler ? N’était-ce pas là un autre « exemple particulier » fait pour « l’État juif », contrairement à toutes les pratiques démocratiques ? Le gouvernement allemand se fait-il, entre-temps, de plus en plus « l’agent auxiliaire » pour les intérêts de « l’État juif » qui ne répondent ni au droit international ni aux droits de l’homme – en d’autres termes, aux « valeurs européennes » – ? Grâce à l’excellente organisation de l’auteur Yavuz Özoguz, nous avons assisté à un grand mouvement virtuel qui, avec des connexions de toute l’Allemagne, a été un hommage plus que réussi à cette journée. Alors je dis : « L’année prochaine à Berlin », lors de la vraie Journée d’Al Quds !

Il est plus qu’effrayant de voir comment le gouvernement allemand, tout comme l’ONU et les États-Unis, se cache derrière des formules maintes fois rabâchées comme « inquiet » ou « les deux camps » et appelle à la « désescalade ». Depuis des années, j’écris et explique lors de conférences et des discussions que dans le cas de la Palestine, il n’y a pas « deux camps » : c’est un scandale de mettre oppresseurs et oppressés sur pied d’égalité, c’est-à-dire les attaques criminelles sionistes contre les Palestiniens non armés. Ce sont des racistes israéliens juifs qui ont scandé „Mort aux Arabes“ à Jérusalem ou qui ont barbouillé les murs des maisons volées de „Arabes au gaz“. Ce sont les forces armées sionistes qui ont sonné le commencement de la « nuit de la violence » quand ils ont attaqué des croyants dans la nuit de jeudi à vendredi, dans l’enceinte de la mosquée Al Aqsa ; ce sont des « forces de sécurité » sionistes qui ont exigé le nettoyage ethnique impitoyable à Sheikh Jarrar, un crime contre l’humanité, contraire à tout droit international. Selon le Croissant-Rouge palestinien, 205 Palestiniens ont été blessés cette nuit-là, plusieurs ont été gravement blessés aux yeux et deux d’entre eux ont perdu les deux yeux. Ils n’avaient rien fait d’autre que d’exercer leur droit, garanti par le droit international, de résister et de protester contre le nettoyage ethnique et l’usurpation des terres par les sionistes quand les « forces de sécurité » sionistes ont donné l’assaut sur le site du troisième lieu saint de l’islam.

 

La nuit de la violence en Israël : la communauté des valeurs occidentale se tait

Lorsqu’on a empêché les Musulmans et les Chrétiens autochtones d’accéder à leurs lieux saints pendant le Ramadan ou à Pâques, la « communauté des valeurs occidentale » et les média dominants occidentaux se sont tus sur cette «forme sioniste » de liberté de culte.

Lundi, quand les racistes juifs célébraient l’occupation de Jérusalem à leur manière habituelle provocante avec la « Journée de Jérusalem », les Palestiniens autochtones se sont défendus contre la judaïsation permanente de leur ville. La violence est devenue partie intégrante de la vie des Palestiniens occupés, même pendant le Ramadan, abandonnés surtout par la communauté dite « des valeurs » au cours de décennies d’injustice.

Pour beaucoup de Palestiniens, la Porte de Damas est un lieu de rencontre apprécié pour se réunir le soir après la rupture du jeûne, ce que les occupants voient naturellement d’un mauvais œil et veulent empêcher de toute leur force.

 

Arrêter de laisser carte blanche au régime de terrorisme d’État israélien !

Pendant que les « soldats de la défense » juifs verrouillaient la Porte de Damas avec des barrières métalliques, ils préparaient aussi les grenades assommantes ainsi que les canons à eau avec de l’eau d’égout qui sentait le purin, le gaz lacrymogène et les « balles en caoutchouc ». À propos, l’expression « balles en caoutchouc » est un euphémisme pour une munition plus que réelle qui provoque les pires blessures et d’horribles mutilations, et qui, après avoir été tirée sur la tête, peut entraîner la perte des yeux, comme décrit ci-dessus.

Malgré les avertissements d’experts israéliens pour la sécurité, le régime sioniste a autorisé la « Marche des drapeaux » des extrémistes juifs. Le régime sioniste, les extrémistes qu’il a patronnés et les colons extrémistes ne peuvent agir ainsi que parce que la communauté occidentale « des valeurs » hypocrite n’est pas disposée à faire quelque chose pour protéger les Palestiniens et faire respecter le droit international, y compris enfin à l’aide de sanctions. Tant que ce « régime de terrorisme d’État » continuera à avoir les coudées franches, avec l’aide de « médias du courant dominant » complaisants, rien ne changera dans cette réalité de l’État d’apartheid juif avec son occupation militaire.

Mais le jour viendra où nous chanterons tous ensemble dans un État démocratique avec Jérusalem comme capitale : « From The River to the Sea Palestine is Free », « De la rivière à la mer, la Palestine est libre ».

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