Une visite d’État instrumentalisée Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

Une visite d’État instrumentalisée

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 7 juillet 2021

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/ein-missbrauchter-staatsbesuch-von-evelyn-hecht-galinski-kommentar-vom-hochblauen/

Traduction : Christiane Reynaud

 

 

Non pas que je sois encore surprise par tout ce que les politiciens allemands disent au sujet de « l’État juif », mais à mon avis, le président Steinmeier a abusé de sa fonction. Est-il vraiment sous-occupé dans son rôle représentatif de chef du gouvernement au point d’agir en tant que « second ministre des Affaires étrangères » ? Il utilise en outre son amitié personnelle avec son collègue israélien « Ruvi » (Rivlin) pour mêler ses sentiments personnels à la politique officielle d’une manière si mielleuse que ce comportement servile dévalorise sa « haute » fonction. La partialité inadmissible de Steinmeier en faveur des intérêts sionistes, avec le mantra bien connu de « l’Allemagne est aux côtés d’Israël »  a atteint son comble quand il a contesté à la Cour pénale internationale la compétence d’enquêter sur les crimes de guerre sionistes contre le peuple palestinien sous prétexte qu’il n’y avait « pas d’État palestinien » que, cependant, l’Allemagne est seule à ne pas reconnaître !

 

Steinmeier courtise le régime raciste d’apartheid

Même si Steinmeier pense être en accord avec la position du gouvernement allemand avec cette déclaration, elle n’est, de loin, pas « correcte » pour un « chef d’État » ! Il a, au contraire, adopté avec partialité et parti pris la position de la politique officielle du régime sioniste. « L’État juif » croit en effet, que grâce à l’Holocauste, il jouit à jamais du privilège d’une « carte blanche » pour le nettoyage ethnique de la Palestine.

Avec ses déclarations inadmissibles, le président allemand a tout simplement encouragé « l’État juif » à poursuivre ses crimes sionistes pour stabiliser son régime d’apartheid raciste dans le but ultime de judaïser la Palestine. Ce président fédéral s’est laissé emporter dans son rôle « d’ami d’Israël » de façon si partiale qu’il a perdu tout sens pour la situation réelle en Palestine occupée et pour le vol constant des terres et embobine le brave citoyen allemand avec la « solution à deux États » que ses interlocuteurs sionistes ont toujours refusée et refuseront toujours !

Déjà, le choix de ses compagnons de voyage du « lobby pro-israélien », parmi lesquels le président du Conseil central des Juifs, Josef Schuster, l’éditrice Friede Springer (!), le « commissaire à l’antisémitisme » et politicien de la CDU Uwe Becker de Francfort, Daniel Donskoy, le présentateur de l’émission « Freitagnacht Jews » (les Juifs du vendredi soir) et la directrice du Musée juif de Berlin, Hetty Berg, a montré, une fois de plus, comment l’État d’occupation israélien est courtisé aux frais du contribuable et comment la saisie sioniste des terres est légitimée.

 

Mais, où est-elle, la honte de soutenir les crimes d’Israël ?

Steinmeier n’a pas manqué non plus de visiter le mémorial de l’Holocauste Yad Vashem et de faire un pèlerinage sur la tombe du leader sioniste Theodor Herzl pour « rendre hommage à l’histoire de la création de l’État juif ». Ce nouvel affront et ce déni flagrant de la véritable histoire de la fondation – c’est-à-dire l’expulsion des Palestiniens de leur patrie ancestrale et le nettoyage ethnique de la Palestine – me mettent en colère : que l’Holocauste remplisse de honte le président fédéral mais qu’il n’en éprouve aucune pour l’occupation illégale et les crimes actuels inconcevables de ce régime occupant, je trouve cela minable et suis remplie de honte !

Il devrait être du devoir de chaque Allemand, et en particulier du président fédéral, d’avoir également un « cœur pour la Palestine », dont les habitants autochtones, les Palestiniens, souffrent aujourd’hui en tant que dernières victimes oubliées de l’Holocauste. On ne le répétera jamais assez : ILS ne sont pas coupables mais en supportent les conséquences. L’Allemagne et son président fédéral en prennent à leur aise de se décharger de leur traumatisme de l’Holocauste sur le dos des Palestiniens.

 

Parler des crimes sionistes comme un perroquet

La façon plus qu’inappropriée de Steinmeier de parler des projectiles du Hamas comme « projectiles du terrorisme » qui auraient « écrit leur message de mort, de destruction et d’antisémitisme dans le ciel » est à mon avis si incroyablement fausse et dangereuse : elle est un coup de pied contre ceux qu’Israël a enfermés dans la plus grande prison à ciel ouvert de Gaza. Steinmeier répète comme un perroquet qu’Israël a tout à fait le droit de défendre sa sécurité et son existence, que c’est aussi « notre aspiration » : cela est inconcevable car le président ne dit pas un mot sur le droit tout à fait légitime des Palestiniens de se défendre contre l’occupation et le vol constant de leurs terres. Monsieur le Président, contrairement aux occupants, seuls les occupés ont le droit de se défendre ! Cette réalité est ignorée et on aime mieux propager des mensonges.

De même, l’amalgame plus que faux et de mauvais goût avec les attaques contre les Juifs en Allemagne devrait faire rougir de honte chaque citoyen juif d’Allemagne. Pas un mot sur les crimes sionistes contre l’humanité et le droit international, le blocus du « camp de concentration de Gaza », la destruction arbitraire et les grandes souffrances que subissent quotidiennement les habitants de Gaza. Au lieu de cela, les sempiternelles formules toutes faites de la « solution à deux États, sans alternative » et, qu’en fin de compte, seule une solution politique peut assurer un « bon avenir ». À quoi devrait ressembler une « solution politique » après des décennies de vol de terres et d’expulsion par les sionistes ?

 

Vous débitez des balivernes, Monsieur le Président !

Les dernières „négociations de paix“ ont eu lieu en 2008, et depuis lors, les régimes sionistes ont poursuivi l’occupation, la construction de colonies et l’annexion de facto de la Cisjordanie. Vous le savez très bien, M. le Président, et vous débitez quand même des balivernes ! L’exemple de ce Président fédéral montre clairement ce à quoi la politique d’amitié de la « raison d’Etat » allemande en faveur d’Israël a conduit : à des crimes de guerre et des crimes contre le droit international,  à l’occupation, à la colonisation, aux tortures, au racisme, à la perte et  la mort.

Steinmeier a également rencontré le nouveau Premier ministre Bennett et le ministre des Affaires étrangères Lapid, ainsi que le successeur déjà élu de son ami Rivlin, Isaac Herzog, et il a fantasmé sur les « succès de la démocratie israélienne » après la formation du gouvernement à huit partis, ce qui lui donne « beaucoup d’espoir ».

Entend-il par-là les nouveaux plans quotidiens de colonisation, les Palestiniens innocents tués et les attaques contre Gaza ? Les éloges prématurés servis à ce nouveau gouvernement dans de vieilles outres sanglantes sont complètement déplacés ! Bennett qui n’a « rien à foutre » des droits des Palestiniens, est un partisan de l’apartheid et sera encore plus prompt à mettre en œuvre l’annexion de la Cisjordanie : il est encore plus à droite que Netanyahou, ce qui veut tout dire. Cet homme qui s’est vanté d’avoir „tué beaucoup d’Arabes dans sa vie et n’a aucun problème avec cela“ et qui a participé au massacre par Israël de plus de 100 réfugiés dans une base de l’ONU au Sud-Liban alors qu’il était jeune officier en avril 1996, est un « digne » successeur du „boucher du Liban“ Ariel Sharon et s’intègre parfaitement dans un « cabinet des horreurs », une collection de criminels de guerre et de fanatiques sionistes génocidaires, à commencer par le ministre de l’Intérieur Ayeled Shaked, ami intime de notre « ministre à cause d’Auschwitz » du SPD, et Benny Gantz, le ministre de la guerre chevronné du parti « Bleu et blanc » qui convoite déjà le coup final contre Gaza. Gantz, lui aussi, présente les meilleures qualifications en matière de massacre et de destruction ; il a dirigé deux grands massacres à Gaza, ce dont il est encore fier.

 

Le génocide : signe du bon fonctionnement de la démocratie israélienne ?

Ce sont donc ça, pour Steinmeier, les « signes du bon fonctionnement de la démocratie israélienne » avec un petit parti arabe en tant que feuille de vigne collaboratrice de ce gouvernement auquel il rend hommage avec ses compagnons de voyage lobbyistes ?

Le président Steinmeier n’a pas seulement abusé de sa fonction pour sa douteuse amitié « personnelle », mais il a aussi démontré ouvertement et de façon éhontée son manque d’empathie pour les Palestiniens illégalement occupés. Planter à nouveau des arbres sur des terres palestiniennes volées est un signe clair de mépris pour les droits des Palestiniens et est révélateur de ce président „jardinier allemand“ et éternel „ministre des Affaires étrangères“, de la politique détraquée de l’Allemagne envers la Palestine et de la nouvelle culpabilité allemande.

On ne peut qu’espérer qu’il ne sera pas réélu car nous avons besoin d’un nouveau président ou d’une nouvelle présidente qui ne représente pas la politique d’apartheid agressive de « l’État juif » de manière aussi partiale, mais qui s’engage sans part pris en faveur d’une paix juste pour le peuple palestinien, sans occupation ni nettoyage ethnique. Personnellement, je ne vois aucun politicien allemand qui ait le courage de mettre en œuvre cet objectif. Cela doit, en fin de compte, devenir la cause de l’Allemagne, 76 ans après la libération d’Auschwitz.

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