Deux guerres d’agression allemandes suffisent ! N’a-t-on pas tiré de leçon de l’histoire ? Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

Deux guerres d’agression allemandes suffisent ! N’a-t-on pas tiré de leçon de l’histoire ?

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 14 mars 2023

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/kommentar-vom-hochblauen-zwei-deutsche-angriffskriege-waren-genug-nichts-gelernt-aus-der-geschichte-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

Ceux qui espéraient qu’un changement de mentalité aurait pu avoir lieu se sont lourdement trompés. Nous glissons toujours plus profondément dans la folie du soutien aveugle, voire fanatique, à l’Ukraine. Quand le commissaire de l’UE Borell dit même que nous devrions adopter une « mentalité de guerre », car elle semble encore nous faire défaut, c’est aussi inacceptable qu’un « personnel dirigeant » plus que douteux qui agit dans une soumission aveugle en faveur de la politique de l’OTAN des États-Unis et qui abandonne pour cela, de façon éhontée, ses propres intérêts. Que cette UE, avide de guerre et en aucun cas pacificatrice, ait reçu le prix Nobel de la paix, a déjà été une erreur, comme tant d’autres auparavant. Une UE qui, avec les États-Unis, finance des changements de noms « en l’honneur » de collaborateurs nazis et d’antisémites en Ukraine qui rebaptise des villes et des colonies entières en l’honneur de collaborateurs nazis et qui détruit des monuments culturels russes s’est rendue dans le camp nazi, en dehors de toutes les « valeurs » et de la démocratie. Et tout cela sous la direction d’un « Juif servant d’alibi », un cabotin dont l’exemple á suivre est le Grand Israël » fasciste et expansionniste.

 

 Que dire de plus ?

Quand la Première ministre finlandaise Sanna Marin, en compagnie de Volodymyr Zelensky, rend hommage à Dmytro Kotsioubaïl (dit Da Vinci), un néo-nazi ukrainien tombé au combat, un homme du « Secteur droit », que peut-on ajouter ? Le « Secteur droit » : quelle organisation ! Sa fondation remonte aux mouvements nationalistes du 20ème siècle et compte parmi ses héros des collaborateurs nazis comme Stepan Bandera et Roman Choukhevytch. Cette organisation a joué un rôle décisif dans le changement de pouvoir à Kiev en 2014. Ses membres ont orchestré des affrontements violents et se sont emparés de bâtiments administratifs. Ils ont ensuite réprimé les manifestations dans l’est de l’Ukraine, ce qui a déclenché le conflit armé dans la région. La Cour suprême russe l’a classée comme organisation extrémiste et a interdit ses activités dans le pays.

Oui, l’histoire se répète et le cercle des confréries fascistes se referme. Nous sommes à nouveau sur le front de l’Est dans les pays baltes, et on suggère aux soldats et à nous-mêmes que nous défendons « nos » valeurs et « notre » liberté contre l’ennemi russe. On augmente l’armement comme jamais auparavant. Toutes les vannes qui nous mènent directement à la guerre sont ouvertes. Presque quotidiennement, des termes toujours liés à la nécessité de la guerre, des armes et de la victoire de l’Ukraine doivent nous convaincre du bien-fondé de ces mesures. Le doute et la critique sont, bien sûr, indésirables et ne sont plus tolérés, sauf si l’on se place dans le camp des marginaux, des indésirables.

 

Tout droit vers la guerre et une nouvelle folie des grandeurs ?

Les médias allemands foncent droit vers la guerre, ils s’arment chaque jour vers de « nouveaux rivages » pour que nous, les lecteurs qui payent encore, et les abonnés restants, nous nous mettions dans l’ambiance d’une « nouvelle époque » pleine de privations. Les politiciens verts, rouges, jaunes et noirs, ainsi que la soi-disant Gauche, se sont totalement engagés dans la virée transatlantique des ennemis de la Russie et de Poutine. Maintenant, ils peuvent enfin donner libre cours à leur haine et faire ce qui bouillonnait en eux depuis longtemps, un exutoire pour la fin du complexe d’infériorité allemand et une nouvelle folie des grandeurs.

Même si le chancelier Scholz le conteste, tout semble être sur le point de devenir une économie de guerre. On nous impose des renoncements et des économies – tout cela pour pouvoir faire face aux coûts croissants de l’OTAN et de l’Ukraine. Nous n’avons certes pas encore de « Führer », mais nos politiciens nous démontrent chaque jour combien il est facile de s’emparer du pouvoir d’un peuple, « sans contrainte » et de manière si « démocratique ».

 

La conscience historique : pas souhaitée ?

Maintenant, je comprends de mieux en mieux comment le « peuple allemand » était tombé en liesse dans les filets des nazis. « Plus jamais ça » : quelle belle parole ! Plus jamais de guerre : quelle farce ! Nous sommes plus profondément engagés dans des guerres dans le monde entier que je ne l’aurais jamais cru possible. Je me demande seulement quand allons-nous à nouveau partir en guerre contre les Russes, malgré toutes nos déclarations ? Les deux guerres mondiales ne nous ont-elles pas suffi ? Ne nous a-t-il pas suffi d’avoir 27 millions de victimes de guerre de l’Armée rouge sur la conscience ? La conscience historique : pas souhaitée quand il s’agit de la Russie ?

Par contre, quand il s’agit du régime sioniste d’occupation par l’apartheid, on évoque volontiers l’histoire et souligne toujours l’unicité de l’Holocauste, bien que cette partialité soit aujourd’hui considérée comme plus que controversée, même et surtout par les historiens juifs. Prenons un exemple récent. Vendredi dernier, le président allemand Steinmeier s’est rendu. – dans le cadre d’une courte visite presque « conspirative » peu médiatisée -, dans « l’État juif » à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’université de Haïfa. Il s’est déclaré « inquiet » de la « transformation prévue de l’État de droit » – une déclaration plus que vague et évasive, mais pas sans évoquer que l’Allemagne a toujours « regardé avec une grande admiration l’Etat de droit fort et vivant en Israël ».

 

Ce n’est pas un endroit pour quelqu’un qui introduit des « lois raciales » !

Alors, je n’en ai pas cru mes yeux et je me suis demandé comment on pouvait qualifier « d’État vivant de droit » un État d’occupation juif qui, depuis sa création, n’a pas d’autre préoccupation que d’achever la judaïsation de la Palestine au détriment de la population palestinienne autochtone, et qui veut que le droit ne vaille que pour la partie juive des habitants ? J’espère vraiment voir le jour où Steinmeier devra s’excuser en Allemagne et en Palestine pour avoir mal jugé la politique en Palestine. Quand le Premier ministre Netanyahou se rendra à Berlin de mercredi à vendredi pour la visite à laquelle il s’est lui-même invité, il faudra lui faire remarquer sans équivoque que l’Allemagne et Israël ne partagent pas de « valeurs communes » et, tant qu’il dirigera cette coalition d’occupation fasciste et introduira les « lois raciales de Jérusalem » – il ne sera pas le bienvenu ! Des critiques d’Israël  israéliens et allemands ont annoncé des manifestations. Ils veulent montrer leur protestation contre cette visite. Ce serait une bonne chose qu’en plus des dizaines de milliers d’Israéliens, de nombreux Allemands engagés manifestent leur mécontentement contre Netanyahou. Mercredi, quand Netanyahou prendra l’avion pour Berlin, des barrages routiers sont annoncés en Israël sur les voies d’accès à l’aéroport, et une « journée de l’escalade de la résistance » est prévue pour jeudi dans tout le pays. Puisse cette journée être soutenue ici aussi. Précisément en Israël et en Palestine, on attend un signe clair de la politique. La critique n’est pas délicate, elle est souhaitée et nécessaire – comme la fin de la raison d’Etat allemande pour « l’Etat juif ».

Je comprends maintenant aussi que le président du Conseil central Schuster tienne au terme de « race », car il ne rappelle pas seulement l’extermination raciste des Juifs en Allemagne mais il surplombe aussi comme un mauvais présage les « lois raciales de Jérusalem » qui rappellent tellement les « lois de Nuremberg ».  Ce n’est que pour cette raison que j’admets cette demande. Mais tant que Schuster ne critiquera pas « l’État juif » pour sa politique fasciste et refusera la solidarité, sa contestation ne sera pas crédible. Chaque Juif est appelé à se dresser contre cet Etat et sa politique.

 

Que personne ne dise qu’il n’a pas su !

 

1 Kommentar zu Deux guerres d’agression allemandes suffisent ! N’a-t-on pas tiré de leçon de l’histoire ? Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

Kommentar hinterlassen

Entdecke mehr von Sicht vom Hochblauen

Jetzt abonnieren, um weiterzulesen und auf das gesamte Archiv zuzugreifen.

Weiterlesen