Ivresse de leadership en Allemagne Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

Ich danke Christiane Reynaud sehr dafür, dass Sie für die französische Übersetzung, dass Brecht Gedicht „an die Nachgeborenen“ vom Autor selbst gelesen in französisch gefunden hat.

Ivresse de leadership en Allemagne

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 13 septembre 2022

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/deutschland-im-fuehrungsrausch-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

Il est effrayant de voir avec quelle véhémence la Russie et Poutine sont criminalisés et couverts de haine, pendant que l’Ukraine, cet Etat corrompu et fasciste et son président sont transfigurés en noble bastion de liberté et de démocratie. Quand Annalena Baerbock, la ministre « féministe » allemande des Affaires étrangères, chic, vêtue d’une veste de marque jaune, en  talons hauts, monta dans le train spécial de Pologne en direction de Kiev pour présenter ses civilités à son « vieil » ami Dmytro Kouleba, elle n’avait certes pas de chars dans ses bagages mais son « aide inconditionnelle » sur laquelle l’Ukraine pouvait toujours compter. Le 31 août à Prague, elle avait déjà laissé entendre les phrases suivantes : « Si je fais une promesse en tant que politicienne, il y a heureusement en démocratie la possibilité que les gens qui ne sont pas d’accord avec moi, disent dans quatre ans : alors, tu ne nous as pas dit la vérité. Mais si j’ai fait la promesse au peuple d’Ukraine : Nous sommes à vos côtés tant que vous avez besoin de nous – alors je veux la tenir, peu importe ce que pensent mes électeurs allemands“.

https://www.heise.de/tp/features/egal-was-meine-deutschen-Waehler-denken-7251576.html?view=print

https://www.youtube.com/watch?v=buvztavdd6Y

 

Les électeurs allemands et les citoyens de notre pays passent au second plan

Par ces mots, elle a prouvé que ses électeurs allemands et les citoyens de notre pays passent pour elle au second plan, derrière les intérêts ukrainiens. La phrase n’est pas « sortie de son contexte », contrairement à ce que  les médias mainstream veulent nous faire croire avec empressement. Tout le monde peut entendre cette phrase en version originale, telle qu’elle a été prononcée. Même aux Etats-Unis, cette déclaration éhontée a fait grand bruit, voir le lien de la vidéo ci-dessus. Baerbock, de même que ses collègues verts, rouges et jaunes de la coalition, nous ont déjà suffisamment prouvé qu’ils étaient des vassaux transatlantiques, et que sa politique étrangère « féministe » ne tient pas beaucoup à la paix mais d’autant plus à la guerre et au lèche-bottes primitif. Mais qu’une politicienne montre aussi ouvertement qu’elle méprise tout simplement les électeurs allemands a même étonné les présentateurs états-uniens et prouve une fois de plus son incompétence en tant que diplomate pour ce haut poste. Elle a même réussi à surpasser son prédécesseur à ce poste, le « ministre à cause d’Auschwitz » Heiko Maas, dans cette politique ignoble et nuisible à l’Allemagne.

Son discours introductif à New York où elle a confirmé la prétention de l’Allemagne au leadership dans le monde aux côtés des États-Unis a donné des frissons. Pour de nombreux Européens, cela a dû être une impression de déjà-vu – pour tous ceux qui se rappellent encore bien de l’Allemagne en tant que « puissance dirigeante ». « Am deutschen Wesen soll die Welt genesen » (La spécificité allemande doit regénérer le monde) (Emanuel Geibel).

 

La Chine dans le collimateur

Outre la Russie, Baerbock a déjà la Chine dans son collimateur pour ses fantasmes de destruction. Dans un excellent article du Frankfurter Allgemeine Zeitung, Stefan Weidner a décrit au sujet de la politique étrangère de Baerbock « comment elle compare la politique de la Chine contre Taiwan avec la guerre russe contre l’Ukraine, complètement dans le sillage effervescent du voyage provocateur de Nancy Pelosi à Taiwan ». Comme Weidner le constate à juste titre, cette diplomate ignorante a toutefois « oublié » la résolution 2758 de l’ONU (25 octobre 1971), qui stipule la représentation unique de la Chine, donc Taïwan fait partie de la République populaire de Chine, tout comme la Chine continentale avec Macao et Hong Kong. La Chine est donc plus proche du droit international que cette ministre des Affaires étrangères incompétente, qui est censée « être issue du droit international ». https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/baerbock-bei-goethe-institut-ukraine-sei-wichtiger-als-andere-laender-18308674.html

 

Davantage d’efforts pour un « solide leadership » allemand

Lors d’une rencontre avec les ambassadeurs allemands à l’étranger, Baerbock a appelé à lutter contre la « fausse narration » et les « infox » en provenance de Moscou. Son annonce d’exiger un effort accru pour un « solide leadership » allemand au sein de l’UE et dans le monde entier a eu l’effet d’une menace. J’ai eu froid dans le dos lorsqu’elle a décrit la nouvelle phase de la politique étrangère allemande qui, dans l’après-guerre, était caractérisée par « demande de pardon », plus tard par « calme et fiabilité » et qui devrait maintenant passer à un « ordre international fondé sur des règles » dans lequel l’Allemagne serait prête à assumer ses responsabilités dans un rôle de leader. Outre sa stratégie pour la Chine, il a également été question de l’intervention de l’ONU au Mali, afin de ne pas « laisser l’influence aux forces de sécurité russes ». « Nous ne partons pas tout simplement aux premières difficultés, nous avons une responsabilité ». Ce à quoi ressemble cette responsabilité, de nombreux citoyens afghans le voient actuellement : ils attendent encore de pouvoir être embarqués en avion pour l’Allemagne après avoir accompli leur service pour elle, mais maintenant on n’a  plus besoin d’eux.

 

« Ordre basé sur des règles »

L’Allemagne prend le droit international plutôt à la légère car elle lui préfère «l’ordre basé sur des règles » qui ne sert que les intérêts des Etats-Unis et de l’OTAN. S’il s’agit par exemple de « l’État juif », on a pu constater lundi, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Lapid et le chancelier Scholz, que les violations israéliennes du droit international n’ont pas été évoquées, mais seulement le « partenariat stratégique », les échanges de jeunes, l’antisémitisme et l’Holocauste. Quoi de mieux pour cela que de « s’acharner » sur Abbas et de le stigmatiser comme bouc émissaire ? Pas un mot de Scholz sur les assassinats israéliens pratiquement quotidiens de jeunes Palestiniens, pas un mot sur les attaques illégales de l’aviation « de défense » juive contre la Syrie. Nous avons eu droit à une heure de propagande sioniste par Lapid. On sentait littéralement qu’il y avait une attaque israélienne contre l’Iran dans l’air. Cette conférence de presse a été une honte pour tous ceux qui s’engagent pour la liberté de la Palestine. Elle a été l’exemple parfait de questions choisies et édulcorées des journalistes au lieu d’un journalisme honnête. C’était l’heure de la politique israélo-allemande hypocrite.

https://rp-online.de/politik/deutschland/lapid-lobt-verhalten-von-scholz-nach-abbas-eklat_aid-76644193

Baerbock et tous les autres politiciens avides de pouvoir, bellicistes et prêts à détruire, sont à classer dans les rangs de leurs prédécesseurs comme nous l’avons déjà eu : « Aujourd’hui l’Allemagne nous appartient et demain le monde entier ».

 

Au seuil d’un nouvel ordre

En juin, le président du SPD, Lars Klingbeil, avait lui aussi déclaré dans son discours introductif que « l’Allemagne doit avoir l’ambition d’être une puissance dominante » et qu’il attendait beaucoup d’une nouvelle réalité où le monde se trouve au seuil d’un nouvel ordre mondial, d’une nouvelle époque globale dans laquelle il voit l’Allemagne comme une importante puissance dominante.

 

Rôle de leader militaire

Ce lundi 12 septembre mouvementé, la « ministre de la guerre » Lambrecht a également tenu un discours introductif sur la stratégie de sécurité nationale prévue par le gouvernement fédéral, dans lequel elle a non seulement exigé l’augmentation des dépenses en armement en tant que « garantie fondamentale d’existence » et une participation nucléaire, mais aussi un rôle de leader militaire de l’Allemagne. « Soyons ambitieux, nous les Allemands » et montrons plus d’engagement pour la défense par l’OTAN. Elle a été jeudi à la base aérienne américaine de Ramstein – la plus grande en dehors des Etats-Unis – où elle a participé à une réunion de 52 « ministres de la guerre » de nombreux pays de l’OTAN et d’autres pays, afin de décider principalement de la poursuite du soutien financier et militaire à l’Ukraine. Avec les Pays-Bas, L’Allemagne veut aider au déminage, fournir des équipements techniques et poursuivre la formation des soldats ukrainiens. Le « ministre de la guerre » américain Lloyd Austin avait invité à ce groupe de contact sur l’Ukraine, dont font partie les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. J’ai été toutefois frappée par le fait que la réunion n’a eu lieu que sous les drapeaux des États-Unis et de l’Ukraine ! Le drapeau allemand n’était pas présent, « l’amitié transatlantique » des États-Unis envers son vassal allemand n’allait quand même pas jusque-là ! Il semble que l’Allemagne soit toujours un pays occupé, même si, dimanche, la nouvelle ambassadrice américaine en Allemagne, Amy Guttmann, a réclamé un rôle de leader de l’Allemagne dans l’UE et a loué « l’étroite collaboration avec l’Allemagne dans la crise ukrainienne » en exigeant une responsabilité de leader durable de l’Allemagne en tant que « puissance économique dominante » en Europe.

https://www.nachdenkseiten.de/?p=87976

https://www.bmvg.de/de/themen/dossiers/die-nato-staerke-und-dialog

 

« Rôle de leader » sous « direction souveraine » d’un vassal des États-Unis

Je me souviens très bien à quoi ressemblait ce « rôle de leader » quand le chancelier Scholz, lors de sa première visite chez le président des Etats-Unis, trottait derrière Biden, l’oreille basse, que celui-ci lui tapa avec condescendance sur l’épaule et lui annonça l’arrêt de Nord Stream 2 si la Russie attaquait l’Ukraine : et Scholz, debout à ses côtés, accepta cela sans dire mot. Voilà pour le „leadership souverain“ d’un vassal américain !

 

Empêcher par tous les moyens une alliance de l’Allemagne avec la Russie

Grâce aux médias entrainés dans le courant transatlantique, les Allemands n’ont toujours pas remarqué qu’il ne s’agit pas de « droits de l’homme », mais que cette guerre économique est menée uniquement dans l’intérêt des Etats-Unis, où le complexe militaro-industriel tire d’énormes profits. Et Zelensky est un des exécuteurs consentants de la guerre planifiée sur ordre des Etats-Unis : elle vise avant tout à éliminer la Russie en tant que concurrente et l’objectif principal de Stratfor est d’empêcher par tous les moyens une alliance entre l’Allemagne et la Russie.

https://www.youtube.com/watch?v=gcj8xN2UDKc

À titre de rappel : tous les pays de l’Est occupés par l’Allemagne nazie et qui ont combattu la Russie, sont aujourd’hui à nouveau réunis dans l’OTAN pour ruiner la Russie. 27 millions de morts nous mettent en garde !

 

Conséquences d’une ivresse de leadership belliqueux

Mais c’est nous qui souffrons de cette guerre et qui ressentons de plus en plus les conséquences de cette ivresse de leadership belliqueux. Les slogans du genre « we never walk alone » ou les « ministres de contes de fées verts » ne seront d’aucune aide lorsque les lumières s’éteindront  à l’automne, que les entreprises disparaitront, que le gant de toilette sera utilisé et que le manteau chaud fera partie du « standard d’habitation ». Le sport est annulé, car les salles de sport sont utilisées à d’autres fins pour les Ukrainiens. En effet, il faut s’attendre à des manifestations de citoyens concernés, pas de la part d’extrémistes, mais de personnes sur qui cela retombe, d’oubliés. Ils n’ont rien à gagner des annonces embellies de la « neutralité climatique » d’ici 2045 et d’être indépendants de la Russie mais ils vivent tous comme nous MAINTENANT et ce présent n’est pas vert mais plutôt sombre, si, malgré tous les calculs, l’inflation augmente encore, si les entreprises, comme après la pandémie de Corona, haussent encore plus les prix, si les milliards d’aides et d’armes pour l’Ukraine creusent des trous toujours plus grands dans les budgets allemands et européens. C’est une  politique destructrice et de sanctions qui ne font que nous nuire.

 

L’Ukraine fasciste et corrompue

Je ne peux que le répéter : ce n’est ni notre liberté, ni nos valeurs, ni l’Europe que nous défendons dans l’Hindou Kouch et pas non plus dans l’Ukraine fasciste et corrompue qui dresse des listes de personnes à abattre sans que notre gouvernement ne réagisse. C’est une honte !

 

Notre liberté ici, celle qui vaut d’être défendue

J’ai peur pour notre liberté ici et maintenant, celle qui vaut d’être défendue. Je n’ai pas peur de défendre mes opinions, envers et contre tout, et je suis ce principe dans l’affaire de la Palestine comme dans celle de la Russie contre l’Ukraine.

 

La situation en Allemagne est dramatique

La situation en Allemagne est dramatique, les villes et les communes sont désespérées par l’afflux effréné de réfugiés ukrainiens, actuellement 1 million, avec une tendance à la hausse : ils bénéficient d’un « traitement spécial de luxe » sans précédent, dont beaucoup d’Allemands et surtout les réfugiés « qui ne nous ressemblent pas » ne peuvent que rêver. L’Allemagne dans l’ivresse du leadership, l’Allemagne dans l’ivresse de la guerre ? Non merci !

Poème de Bertolt Brecht : AN DIE NACHGEBORENEN

Aux générations futures

A ceux qui viendront après nous

Original lu par l’auteur et traduction :

http://linter.over-blog.com/2015/07/brecht-lit-testament-pour-la-posterite-1939.html

 

 

Hinterlasse jetzt einen Kommentar

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.


*