« L’Occident des valeurs » en route vers l’abîme Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

« L’Occident des valeurs » en route vers l’abîme

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 5 juillet 2022

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/kommentar-vom-hochblauen-der-werte-westen-auf-dem-weg-in-den-abgrund-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

Lundi 4 juillet 2022 débuta à Lugano en Suisse une conférence pour la reconstruction en Ukraine. On n’en croit pas ses yeux ; nous sommes encore en train de financer la guerre, dépensons des milliards en armes et notre gouvernement nous prépare de façon éhontée, nous les citoyens, à souffrir et bientôt à avoir froid, parce que nous défendons soi-disant « notre » liberté en Ukraine. Et des « ministres héros de guerre » ukrainiens sont déjà à pied d’œuvre avec leurs exigences effrontées pour des plans pompeux d’infrastructure numérique et de « priorités » pour l’Ukraine ! Outre les représentants des gouvernements et de l’économie de 40 pays donateurs potentiels, des organisations internationales comme l’ONU et des institutions financières comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement participent à cette conférence. Mais, comment veut-on au juste faire accepter les « au moins » 720 milliards d’euros « d’aide à la reconstruction » aux citoyens européens éprouvés par la peur de la récession, l’inflation et le Corona ? Et combien de temps encore les citoyens allemands et européens se laisseront-ils mener de cette façon en bateau pour réaliser sans protester les « rêves » transatlantiques ? Si les dirigeants se souciaient vraiment du bien-être des citoyens ukrainiens, ils auraient déployé depuis longtemps des efforts pour organiser une conférence de paix. Mais ce n’est ni dans l’intérêt des Etats-Unis et de ses vassaux européens, ni dans celui de l’Ukraine de Zelensky. Ne vend-on pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ? https://www.nzz.ch/wirtschaft/ukraine-konferenz-in-lugano-darueber-diskutieren-die-teilnehmer-ld.1691945

 

Le rêve d’Arafat anéanti par le régime sioniste de terrorisme d’État

Je me souviens encore de la conférence des donateurs pour Gaza en 2014, des mois après la campagne du régime d’occupation sioniste qui avait expulsé des dizaines de milliers de personnes, détruit des milliers de maisons, rendu des écoles inutilisables, endommagé des puits, détruit presque toute l’infrastructure et fait de la vie un enfer dans la bande de Gaza bloquée en violation du droit international et devenue pratiquement inhabitable d’après l’ONU. Déjà en 2001, le régime sioniste de terrorisme d’État avait détruit l’unique aéroport de Gaza planifié par l’Autorité palestinienne sous Arafat et qui devait relier un futur État palestinien au monde entier. Le régime sioniste a anéanti ce rêve avec l’internement d’Arafat.

« L’État juif » a toujours eu l’intention d’isoler la bande de Gaza et de la priver de ses racines, et l’a, entre-temps, transformée en un camp de concentration fermé et verrouillé. Dans cet endroit avec la plus forte densité de population du monde, vivent près de deux millions de personnes dont environ 70 pour cent sont des descendants de réfugiés qui avaient été chassés de leur patrie et auxquels le régime d’occupation sioniste refuse encore aujourd’hui le droit de retour légal.

Cette restriction de leur liberté de mouvement les condamne à une vie de pauvreté, de désespoir et d’absence de droits. Les conséquences de ce régime sioniste arbitraire sont la pauvreté, la dépression et les maladies. L’approvisionnement en médicaments des médecins est déficient et l’hôpital est partiellement fermé faute de moyens financiers. De plus, le blocus israélien inhumain a condamné à mort des centaines de Palestiniens gravement malades à qui on a refusé le droit de se rendre à l’étranger pour y recevoir des traitements qui pourraient sauver leur vie.

 

Le camp de concentration de Gaza

Souvenons-nous : le camp de concentration de Gaza souffre depuis plus de 15 ans d’un blocus terrestre, maritime et aérien inhumain, imposé par « l’État juif » en violation du droit international – en réaction à la victoire électorale démocratique du Hamas. Il est inconcevable que des personnes soient punies pour avoir simplement exercé leur droit de vote démocratique, choisi le gouvernement du Hamas et s’être opposé au « régime de Vichy » corrompu du président Abbas sans mandat. Ils en ont eu assez de vivre sous un régime de collaboration soumis à Israël et ont voté pour le Hamas, dont on sait qu’il n’est pas corrompu et qu’il essaie au moins encore de gouverner en résistant au régime occupant.

Au lieu d’être soutenu dans sa lutte difficile, ce gouvernement, le Hamas, tout comme le Hezbollah, a été déclaré organisation terroriste sans autre forme de procès. Tout cela sous la pression, non seulement de « l’État juif », mais aussi des groupes de lobbyistes pro-israéliens et de « l’Occident des valeurs », menés par les États-Unis et l’Allemagne.

Ce n’est qu’avec un soutien important de la campagne internationale BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanction) et d’autres activistes, scientifiques, artistes et personnes responsables, à l’écart du courant dominant infecté par la hasbara, que la question de la Palestine peut et doit rester à la une des médias. Nous devons lancer un appel à tous les groupes de la société civile : N’oubliez pas la Palestine et Gaza pour aider les deux millions de personnes enfermées à Gaza et les soutenir par tous les moyens. L’extrême pauvreté – avec un taux de chômage de plus de 70 pour cent – est encore aggravée par la pandémie du coronavirus et la guerre russo-ukrainienne qui pourrait faire basculer la crise humanitaire dans une catastrophe. https://www.opendemocracy.net/en/north-africa-west-asia/uns-warning-that-gaza-will-not-be-a-liveable-place-by-2020-has-been-realised/

 

Payer pour des ressources volées

Pénurie d’électricité, prix et insuffisance des denrées alimentaires, mauvaises récoltes, manque d’eau et combustibles provenant de « l’État juif » payés au prix fort par les Palestiniens et les Qataris : il est inconcevable qu’un peuple occupé doive payer pour ses propres ressources volées par l’occupant. Les gisements de gaz trouvés au large des côtes sont également vendus cher par l’occupant, sous le nez des Palestiniens qui en sont propriétaires.

Qu’est-il resté de la « Conférence des donateurs pour la reconstruction de Gaza » ? Pas grand-chose, car, jusqu’à présent, les milliards promis ne sont pas arrivés et la reconstruction n’a pas eu lieu. Gaza est, en grande partie, encore en ruines et la reconstruction est contrecarrée par le régime d’occupation qui empêche l’importation de matériaux de construction. Je me souviens encore trop bien des « menaces » de l’ancien ministre allemand des Affaires étrangères Steinmeier (SPD) : «Personne ne veut construire des infrastructures seulement pour qu’elles soient détruites peu après ». C’est pourquoi, selon Steinmeier, un cessez-le-feu efficace à long terme doit garantir deux choses : « Gaza ne doit plus être utilisée abusivement par l’organisation « radicale » du Hamas et d’autres extrémistes comme dépôt d’armes », ce en quoi, il avait répété comme un perroquet le mensonge de la hasbara israélienne. Par contre, il n’a pas dit mot sur le coupable des destructions répétées par des bombardements, c’est-à-dire le régime occupant sioniste qui a, bien sûr, toujours agi en « légitime défense » comme le soutient l’Allemagne. Ce qu’il faut penser d’une telle interprétation du droit international se retrouve dans toute la politique étrangère allemande.

Cette politique de Steinmeier, méprisante envers Gaza et la Palestine, est une erreur et non pas la politique de paix de Brandt à l’égard de la Russie, contre laquelle Steinmeier et autres bellicistes ont lamenté pendant des années et mènent maintenant de bonne grâce – et contre les intérêts de l’Allemagne – une politique de destruction contre la Russie et contre Poutine sous la direction et avec l’encouragement des États-Unis. Les déclarations des Occidentaux « des valeurs » et des médias d’information alignés ont montré une image incroyablement trompeuse de la crise en Ukraine, une action concertée pour la présenter comme un bastion courageux et noble de la liberté et de la démocratie. https://www.wsws.org/de/articles/2022/01/21/ukra-j21.html

 

La Russie, ennemi déclaré pour empêcher une bonne coopération

Contrairement à la propagande, l’Ukraine n’est pas un modèle démocratique selon les critères occidentaux. La sombre réalité est tout autre.  Selon Transparency International, l’Ukraine est encore l’un des pays les plus corrompus du monde, en 123ème place sur 180 pays étudiés. Le nombre d’oligarques ne cesse d’augmenter, on parle d’environ 49. La démocratie et la liberté ne sont pas non plus en bon état. Selon un rapport de Freedom House dans la catégorie « partiellement libre », l’Ukraine se classe 61ème sur 100. Même le gouvernement d’Orbán, vivement critiqué en Occident, devance l’Ukraine de huit points. Les fermetures de médias, la mise à l’index de livres dans le cadre de lois ukrainiennes de « dérussification » y ont certainement contribué. Cela ne gêne pas l’Occident « des valeurs » où, depuis des décennies déjà, la Russie est élaborée en ennemi déclaré, car les Etats-Unis sont farouchement opposés à une bonne coopération de l’Allemagne avec la Russie pour des raisons stratégiques.

Et la crise ukrainienne a aussi commencé bien plus tôt. Il suffit de penser à « l’élargissement rampant » de l’OTAN vers l’Est et à la politique de confrontation, attisée par l’Occident, qui menace l’existence de la Russie et à laquelle le président russe Poutine et le ministre des Affaires étrangères Lavrov ont réagi pendant des années avec une circonspection admirable.

Quelques mois seulement après le coup d’État de Maïdan financé par les États-Unis en 2014 (« Fuck the EU » de V. Nuland), ont commencé la répression des critiques, les chicanes contre les dissidents politiques indésirables et contre les Ukrainiens russophones du Donbass ainsi que le lock-out de journalistes étrangers qui publiaient des rapports gênants. À l’époque, ces mesures étaient encore critiquées par Amnesty International, Human Rights Watch et l’OCDE.

 

Admirateur de Bandera et des fascistes, quittez l’Allemagne !

Le bataillon néonazi Azov a toujours fait partie intégrante de l’appareil militaire et sécuritaire de l’Ukraine et a été maintenu sous le nouveau gouvernement de Zelensky. Il est dirigé par l’ambassadeur ukrainien Melnyk, admirateur du fascisme et de Bandera, dont les critiques polémiques à l’encontre des hommes politiques et des intellectuels allemands se sont déjà provoqué beaucoup d’incompréhension. On a annoncé maintenant qu’il va quitter l’Allemagne pour le ministère des Affaires étrangères à Kiev. Là-bas, cet admirateur de Bandera et des fascistes est « très estimé », ce qui veut tout dire. L’essentiel est que cet « ambassadeur non diplomatique » parte !

https://www.morgenpost.de/politik/ausland/article235810015/Berichte-Botschafter-Melnyk-soll-nach-Kiew-zurueckkehren.html

https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/forscher-zu-stepan-bandera-fehlende-reflektion-laesst-sich-instrumentalisieren-li.242303

https://www.nachdenkseiten.de/?p=85554

Apparemment, Zelensky a utilisé la guerre avec habilité pour justifier l’interdiction de 11 partis d’opposition et la nationalisation de différents médias. La coalition allemande ne l’a pas contesté non plus car les médias russes sont maintenant interdits en Allemagne : les Allemands n’ont plus le droit de s’informer librement et de manière « diversifiée », mais seulement de croire à la pensée unique prédéterminée.

Ce qui est sûr, c’est que les Etats-Unis et l’OTAN sont une menace pour la paix mondiale – et non la Russie, qui a toujours été pour nous un partenaire fiable pour les livraisons de gaz et d’autres matières premières, ainsi qu’un bon voisin pacifique. Beaucoup préfèrent, comme moi, dépendre du gaz russe et de Poutine que de cette coalition belliciste qui, avec sa haine pathologique contre la Russie, nous entraine dans la pauvreté et affaiblit complètement notre économie – pour le bien des États-Unis. Jens Berger écrit le 5 juillet sur le site NachDenkSeiten : „Pendant que nous élaborons des plans d’urgence pour le gaz, nous exportons en masse du gaz naturel vers la Pologne“. https://www.nachdenkseiten.de/?p=85534

 

Oscar Lafontaine : aucun gouvernement fédéral n’a le droit de ruiner l’Allemagne

Le 4 juillet, Oscar Lafontaine a écrit à juste titre : « Quand on a fait une grosse erreur, il faut avoir le courage de la corriger. Aucun gouvernement fédéral n’a le droit d’appauvrir des millions d’Allemands et de ruiner l’économie allemande ».

Oskar Lafontaine : « Ouvrez Nord Stream 2 ! Je ne peux plus entendre les jérémiades de Steinmeier, Scholz et d’autres sur les déséquilibres sociaux qui surviendront si le prix du gaz triple. Si l’on ne peut s’approvisionner en énergie qu’auprès d’États comme les États-Unis, l’Arabie saoudite ou le Qatar et la Russie que l’on accuse de mener des guerres contraires au droit international, alors il faut privilégier le fournisseur qui a la meilleure marchandise et la moins chère. C’est le cas de la Russie. Il devient en outre de plus en plus évident que l’économie allemande est étroitement liée à la Russie pour de nombreuses autres matières premières et pièces de rechange nécessaires ». https://www.facebook.com/oskarlafontaine/

 

Être fidèle au serment professionnel : écarter tout dommage du peuple allemand !

Exigeons enfin de la coalition allemande d’être fidèle à son serment d’écarter tout dommage du peuple allemand et de mener une politique dans l’intérêt de la population au lieu de « servir » des intérêts étrangers, comme le fait M. Habeck pour les États-Unis.

Les appels de « l’Occident des valeurs » à se ranger du côté de l’Ukraine sont donc totalement déplacés. Il en va d’ailleurs de même pour les relations « particulières » avec « l’État juif ». Il faut tuer le mal dans l’œuf ! Ne nous laissons pas entraîner dans l’abîme par « l’Occident des valeurs ».

 

 

 

 

 

 

 

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