Malédiction transatlantique – une politique de sanctions d’un genre « particulier » Evelyn Hecht-Galinski Traduction : Christiane Reynaud

 

Malédiction transatlantique – une politique de sanctions d’un genre « particulier »

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 22 mars 2022

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/transatlantischer-fluch-sanktionspolitik-der-besonderen-art-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

On dirait que nous avons déclaré la guerre à la Russie. Sommes-nous à la veille de la troisième guerre mondiale ou sommes-nous déjà en plein dedans ? Je ne suis pas une experte en droit international mais je suis d’avis que les livraisons d’armes de pays de l’OTAN à l’Ukraine qui n’en est pas membre, nous identifient quasiment en tant que combattants. Sous la direction des États-Unis, nous nous trouvons pour le moins dans un stade intermédiaire, une transition presque sans heurt de la Seconde à la troisième guerre mondiale. C’est révoltant que Deniz Yüksel, le président du PEN-Club et journaliste germano-turc de Springer, préconise au festival Lit.COLOGNE une zone d’exclusion aérienne et donc une intervention de l’OTAN en Ukraine. Sa démission est réclamée à juste titre, car il a violé la charte du PEN international. Mathias Döpfner, l’éditeur le plus puissant d’Europe et chef de l’association des éditeurs allemands, guidé par le même « irresponsabilité à la Springer », appelle par ses paroles à la troisième guerre mondiale en réclamant que « l’OTAN agisse maintenant ». Ces fauteurs de trouble des médias poussent l’Europe à la catastrophe.

 

L’Eglise et le gouvernement sont dans leur élément transatlantique

Mais, que peut-on attendre d’autre d’une Allemagne où l’Eglise catholique encourage la livraison d’armes à l’Ukraine ? A-t-elle déjà demandé cela pour les Palestiniens ? Et si l’Eglise s’occupait d’abord des victimes d’abus sexuels et de l’éclaircissement des souffrances qui leur ont été infligées par des membres de l’Eglise ?

Nos politiciens verts et rouges de la coalition « tricolore » semblent aussi être dans leur élément transatlantique et dans une orgie de sanctions, comme par exemple la ministre des Affaires étrangères A. Baerbock et le ministre de l’Économie et de l’Énergie Habeck qui font le tour du monde, lui courbant l’échine et mendiant, elle, le menton en l’air, dans le rôle prétentieux d’un meneur va-t-en-guerre, tout à fait dans l’esprit du « chancelier de guerre » Scholz du SPD et de la « ministre de la guerre » Lambrecht du SPD   qui se surpassent mutuellement dans l’ivresse des armes et la servilité transatlantique. Les Etats-Unis, les seuls profiteurs, tentent désespérément d’améliorer leur déficit commercial sur le dos de l’Allemagne et de la Russie. Du gaz liquéfié pour une nouvelle dépendance toxique vis-à-vis des Etats-Unis et du Qatar – de qui Habeck se fait promettre qu’il fasse quelque chose pour les droits de l’homme !

La Russie a toujours été un partenaire loyal et a livré ponctuellement les matières premières recherchées. Qu’arriverait-il si la Russie fermait le robinet du gaz, cessait de livrer de l’uranium et nous sanctionnait ? Nous serions dans l’obscurité, le froid et le silence. Pendant des décennies, la « dépendance «  de la Russie nous a bien accompagnés, Nord Stream 2 serait une nécessité urgente et un avantage, mais les Verts et la coalition avec leur conception hypocrite de la politique vont nous entraîner dans le gouffre.  C’est incompréhensible qu’au Parlement allemand, le ministre des Finances Lindner du FDP réclame un plan Marshall international pour l’Ukraine. Pourquoi pas d’abord un « plan Marshall » pour les enfants en Allemagne, leurs écoles délabrées et les crèches et maternelles insuffisantes ?

 

Une propagande de guerre écœurante

La propagande massive qui déferle ici en Allemagne toute la journée sur les citoyens allemands est une action concertée de coopération médiatique et politique de reportages de guerre partiaux dont on peut que se détourner avec dégoût. Bien qu’il soit évoqué que les informations ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante, on assiste à une inflation de subjonctifs et de propagande partiale pour l’Ukraine, selon la devise : il y a toujours quelque chose qui reste dans les têtes.

Au Parlement allemand, on a commémoré avec profonde tristesse et une minute de silence Boris Romantschenko, tué lors d’un bombardement russe à Kharkiv. On peut être difficilement plus hypocrite quand le député CSU Dobrindt fait de cette mort le symbole des souffrances des Ukrainiens. Utiliser cette mort pour sa propre propagande est minable. A-t-on déjà commémoré un Palestinien assassiné après le génocide de Gaza ?

Depuis la création de l’OTAN – déclarée comme une « alliance de défense »“ mais en réalité une „alliance de guerre“ contre la Russie – les Etats-Unis ont toujours cherché à déterminer et à dominer l’ordre mondial. Après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont intégré sans scrupules d’anciens nazis à leurs propres fins et n’ont pas craint de se servir d’eux pour leur « nouvel ordre mondial ». Cela a bien convenu à l’Allemagne qui, après la guerre, n’était pas très regardante sur la dénazification. Les grands industriels, les « profiteurs de guerre » comme, entre autres, Quandt, Flick, Thyssen, Krupp, ont pu conserver et augmenter leur « fortune de guerre ». Des scientifiques, des fonctionnaires et des artistes ont rapidement repris leurs postes. Comme « zèle de la dénazification », j’aurais souhaité celui dont on fait preuve aujourd’hui en Allemagne pour la « dépoutinisation » hypocrite et la dangereuse russophobie raciste.

 

Les bellicistes identifient le « vrai » ennemi et les « vraies » victimes

Après les interminables guerres d’agression illégales menées par les Etats-Unis et l’OTAN, la coalition belliciste a identifié la Russie en tant que « vraie » ennemie » et l’Ukraine en tant que « vraie » victime de l’invasion et de l’occupation. La vague de sympathie bleue et jaune est massivement entrainée dans la « bonne » direction par les médias et les politiques occidentaux.

Alors que les manifestations, les collectes, les manifestations de sympathie et les événements culturels pour l’Ukraine n’en finissent pas, on oublie d’autres régions en crise, comme par exemple la Palestine, qui ne peuvent que s’étonner de cette empathie purement  « occidentale ». Alors que les artistes russes qui ne se sont pas prononcés « contre Poutine » perdent impitoyablement leur engagement, les artistes juifs et israéliens qui ne se sont pas distanciés de l’occupation sioniste illégale de la Palestine et du gouvernement israélien n’ont rien à craindre. Avec « l’ukrainisation » actuelle de la musique et des artistes, de plus en plus d’artistes russes de premier ordre sont « remplacés ». Cela touche des universités, des jumelages de villes et des supermarchés qui ont banni avec zèle tous les aliments russes de leur assortiment. Cela prend parfois des formes bizarres quand le gâteau russe au fromage est supprimé ou le bortsch russe devient « ukrainien » ou que les noms de rues russes doivent être changés. Les politiciens et les médias allemands ne font que hausser les épaules quand des enfants russes sont harcelés et battus ou que des clients d’hôtels ou de restaurants déclarent des clients russes « indésirables ». Même des hôpitaux oublient leur éthique et refusent de soigner des patients russes. Et cela n’est pas une raison pour la politique et les médias de mettre un terme à ce racisme à cause de la permanente propagande antirusse. Que va-t-il encore arriver ?

Les Ukrainiens qui lancent des cocktails Molotov sur les « envahisseurs » russes sont salués comme résistants héroïques. Par contre, les Palestiniens qui luttent désespérément depuis 76 ans contre l’occupation illégale de leur pays, la Palestine, et qui jettent des pierres, sont qualifiés de terroristes. Ici, on voit le racisme pur : aucune sympathie pour les Palestiniens aux cheveux noirs et aux yeux bruns, cette sympathie dont jouit l’Ukrainien blond aux yeux bleus qui peut entrer, même sans contrôle, dans le pays de cocagne allemand. Cette hypocrisie, ce double standard entre l’Ukraine et la Palestine sont tout à fait typiques. Si nous comparons la position sur les sanctions contre la Russie avec celle de la campagne mondiale BDS pour le « boycott, le désinvestissement et les sanctions » et ses exigences envers Israël, ces dernières sont plus que légères en comparaison, mais elles sont rejetées et criminalisées en tant qu’antisémites.

 

Le droit international à la tête du client ?

Si les sanctions sont un bon moyen de punir la Russie, pourquoi ne procède-t-on pas de la même manière avec les États-Unis et les occupants sionistes ? Le droit international ne s’applique-t-il qu’au « gré » des Etats-Unis ? L’UE nous explique que les sanctions contre la Russie, qui visent à pousser les citoyens russes au bord de la famine, ne sont pas un acte de guerre, mais un acte de « paix », alors que les boycotts de marchandises provenant des colonies juives illégales constituent déjà une violation du droit commercial européen. Quel procédé indéfendable et dénué de toute logique !

Le boycott de la Russie devient un devoir, alors que le boycott de « l’État juif » est puni ! On refuse l’appel de la campagne BDS au boycott des institutions sportives, culturelles et universitaires israéliennes, les coopérations avec les entreprises israéliennes qui s’enrichissent activement du colonialisme des implantations, de même qu’à un embargo complet sur les armes envers « l’État juif d’apartheid ».

Au cours des cinq dernières années, les États-Unis ont fourni à Israël une aide militaire de près de 20 milliards de dollars. Au cours des dix dernières années, les pays de l’UE ont passé des commandes militaires d’environ 2 milliards d’euros à Israël. Cette « aide » a été utilisée pour bombarder la bande de Gaza assiégée pendant le blocus sioniste en cours et pour tuer des centaines de manifestants, tous des civils, dans les territoires occupés.

                                                                   

Un autre tournant dans la politique allemande de guerre des Rouges/Verts

Les Etats-Unis fournissent à l’Ukraine des milliards et d’innombrables armes, l’Allemagne veut acheter d’autres armes pour l’Ukraine après avoir livré des bazookas et des missiles sol-air. Une fois de plus, la politique de guerre allemande des Rouges/Verts marque un tournant. L’Allemagne veut aussi mettre en place 5000 soldats pour la « force d’intervention de l’UE ».

Cette double morale de la « doctrine d’autodéfense » ne se limite toutefois pas aux livraisons d’armes et aux sanctions, cette hypocrisie va plus loin. Elle se manifeste dans le racisme ouvert qui a servi à caractériser les Ukrainiens comme personnes méritant notre solidarité, contrairement aux Palestiniens, aux Irakiens, aux Afghans, aux Syriens, aux Yéménites, qui sont calomniés en tant que « terroristes » ou simplement considérés comme « dommages collatéraux ».

Le message est clair :  l’Ukraine est « relativement civilisée » et « européenne », alors que la Palestine, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et le Yémen sont des lieux « non civilisés », habités par des Arabes, des Musulmans et des personnes à la peau brune. Les blonds aux yeux bleus inspirent plus d’émotions. C’est là que se manifeste le racisme odieux à l’égard des réfugiés fuyant le Proche-Orient ou l’Afrique du Nord contrairement aux « fortunés » venant d’Ukraine.

Ce racisme se manifeste encore plus brutalement dans « l’État juif », où les réfugiés juifs sont « ramenés dans le Reich occupé » alors qu’on ne veut pas des « non-Juifs ». De tels stéréotypes racistes servent uniquement « notre » prétention à la domination qui « déshumanise » des réfugiés en les classant par catégories et les présente ainsi comme indignes de notre sympathie.

 

La gêne occasionnée par les discours de Zelensky est difficile à égaler

C’est exactement à ce niveau que « travaille » le président ukrainien Zelensky, qui joue la « carte juive » et qui, en tant qu’acteur, est devenu un professionnel des relations publiques pour les médias occidentaux. N’oublions pas que le principal sponsor et employeur de Zelensky était l’oligarque juif ukrainien Igor Kolomoïsky, un important promoteur du bataillon néonazi Azov et d’autres milices extrémistes. Un homme louche, bien connu aussi pour les « Panama Papers » et ses comptes offshores. Alors que de nombreux oligarques russes ont été entre-temps expropriés, cela ne semble pas concerner Kolomoïsky.

Zelensky tient avec aplomb ses discours parlementaires bien adaptés et d’un embarras sans égal. Alors que le Parlement canadien et le Congrès américain étaient enthousiastes, de même que le Reichstag allemand qui a accueilli son « intermède satirique » avec une standing ovation, son passage virtuel à la Knesset de Jérusalem semble ne pas avoir eu autant de succès.

Dans son discours devant le Parlement israélien, il a comparé l’invasion russe à l’Holocauste et à la « solution finale de la question juive ». Il a réclamé un engagement clair en faveur de l’Ukraine et la livraison de Dômes de fer contre cette « guerre d’extermination russe ». Cette chutzpah s’est encore accrue lorsqu’il a déclaré que l’Ukraine et « l’État juif » se trouvaient dans une « situation précaire » similaire. Avec son discours, Zelensky a une nouvelle fois soutenu l’occupation sioniste, tout comme il s’était déjà montré solidaire avec « l’État juif » pendant la guerre de Gaza. Je me demande vraiment s’il a encore toute sa tête ou s’il n’est pas plutôt sans scrupules et complètement cinglé. Zelensky a dû confondre quelque chose. Ce n’est pas « l’État juif », mais la Palestine qui se trouve dans une situation « précaire » et la « solution finale » est mise à exécution par « l’État juif » contre les Palestiniens.

 

L’Ukraine et la Palestine : les conflits devraient être résolus depuis longtemps

Les deux conflits pourraient et devraient être résolus depuis longtemps, mais ni le « président juif » ni « l’État juif »  ne sont prêts à faire la paix.

Pour l’Ukraine, cela signifie accepter les exigences simples de Moscou, comme la neutralité et renoncer d’adhérer à l’UE et à l’OTAN ainsi que l’intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie et reconnaître l’autonomie du Donbass. Tant que l’Ukraine – et ses instigateurs américains – ne répondront pas à ces exigences, chaque mort de la guerre s’inscrira sur le compte de Zelensky et de ses compagnons et livreurs d’armes. Pour les Etats-Unis, l’Ukraine est une chair à canon utile avec des combattants « vaillants jusqu’au bout ». Tant que Zelensky ne suivra pas les conseils de son « ami » Naftali Bennett et ne capitulera pas, l’avenir sera sombre pour NOUS TOUS.

Pour la Palestine, cela signifie la fin de l’occupation sioniste illégale, le droit légal pour tous les Palestiniens de retourner sur leurs terres, et un État palestinien libre.

 

Un avis impopulaire de Scott Ritter

Quand la poussière sera retombée, on verra que la Russie a mené une campagne militaire dans laquelle les lois de guerre ont été strictement respectées. L’Ukraine, par contre, fera l’objet de nombreuses enquêtes pour crimes de guerre.

 

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