Tous les ans a Noel Evelyn Hecht-Galinski Traduction Christiane Reynaud

Tous les ans à Noël 

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 19 décembre 2018

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/alle-jahre-wieder-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction : Christiane Reynaud

 

Tous les ans, quand une grande partie de la population célèbre la naissance de Jésus, un même triste destin se renouvelle. Dans le pays natal de Jésus, le harcèlement et les crimes contre les droits de l’homme envers les Palestiniens, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, deviennent de plus en plus cruels. Le système sioniste d’oppression profite précisément de ces fêtes pour commettre de nouveaux crimes meurtriers. Dans l’ombre de la période de l’Avent soi-disant pacifique, nous assistons à une vague de violence qui ne recule même pas devant l’assassinat d’enfants et de personnes handicapées. Depuis que le gouvernement américain de Trump et de son ministre fantôme des Affaires étrangères Jared Koscher de la « Casher Nostra » est au pouvoir, toutes les vannes sont ouvertes qui permettent de mener sans retenue une politique « d’America and Jewish First ». Qu’y a-t-il d’étonnant que les citoyens juifs qui ne prennent pas leurs distances avec cette politique soient de plus en plus mal vus ? Et ce n’est pas de l’antisémitisme ! Un État qui se nomme « État juif » et qui, seulement 73 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la libération d’Auschwitz, ressemble de plus en plus à l’Allemagne nazie, ne doit plus être fêté comme « unique démocratie » au Proche-Orient.

 

L’État d’apartheid trahit la mémoire de la Shoah

 

Non, cet État d’apartheid est maintenant loin des traditions démocratiques et trahit la mémoire de la Shoah et de ses victimes pour ses propres funestes intérêts. On exige et justifie tout par le caractère unique de l’effroyable génocide de 6 millions de Juifs. C’est un fait qu’on ne peut ni cacher ni nier et il restera dans les mémoires comme l’un des pires crimes de l’Histoire universelle. Oui, je dis consciemment : UN des pires. Qu’en est-il en effet des nombreuses autres victimes de despotisme ? Que voyons-nous au Yémen et à Gaza, de quelle faute les pays coloniaux comme la Grande-Bretagne, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, la France, l’Australie ainsi que les Etats-Unis se sont-ils rendus coupables ? L’Allemagne refuse jusqu’à présent de reconnaître le génocide des Héréros et de payer des réparations. On pourrait compléter cette liste sur ces pages. Mais cela ne saute-t-il pas aux yeux que seul un groupe de lobbyistes a réussi de prétendre qu’eux seuls sont des victimes ?

 

Cette « lumière parmi les nations » comme « l’État juif » aime s’appeler, est un triste et sombre exemple comment on dissimule des crimes sous des noms colorés. Je pense encore souvent à un voyage que j’avais fait en tant qu’adolescente en Israël où j’avais déjà remarqué l’arrogance méprisante de cet État dont la propagande prétendait que les Juifs avaient fait du « sol désertique arabe » des paysages florissants ». Et pas un mot sur le fait que ces terres avaient été volées aux autochtones palestiniens ni que ces environ 750.000 Palestiniens expulsés ou assassinés les avaient travaillées de leurs mains et y avaient construit leurs maisons. Quand les occupants juifs se vantent constamment d’avoir planté des forêts dans ces régions, il s’agit d’un « verdissement » criminel du vol des terres, de l’occupation et de l’expulsion pour effacer toutes traces de racines palestiniennes. Les régimes sionistes d’occupation ont très bien su persuader particulièrement les politiciens et les partis allemands de soutenir ces « forêts des morts ». L’ancien ministre des Affaires étrangères allemand du SPD et actuel président fédéral Steinmeier, ainsi que récemment le chef de la faction de la Gauche au Parlement, Dietmar Bartsch se sont improvisés « jardiniers sionistes » et les forêts des Länder allemands témoignent de cette politique. Alors qu’entre-temps dans « l’État juif » on dénigre les sapins de Noël comme étant des « symboles anti-juifs dangereux » et qu’ici en Allemagne, les forêts meurent, on fait prospérer le reboisement sioniste.

 

Le but du régime de Netanyahou : la judaïsation de la Palestine jusqu’à la solution finale

 

Les Palestiniens essayent désespérément de faire appliquer leur droit légal au retour dans leur patrie – droit qui est garanti par le droit international – pour échapper à leur situation catastrophique et ils sont abattus sans pitié. Le régime de Netanyahou, comme beaucoup d’autres avant lui, a très bien su se présenter comme pays menacé, uniquement soucieux de sa sécurité. A l’ombre de ces mensonges sur la sécurité, ils peuvent, grâce à la communauté internationale hypocrite, poursuivre la judaïsation de la Palestine jusqu’à la solution finale.

 

Ce qui est inquiétant, c’est que de plus en plus de citoyens juifs de la diaspora se laissent embrigader (sayanim) pour contribuer aux mensonges de la propagande et aux campagnes de dénigrement avec un suivi scientifique. Combien de centaines de millions ont-ils été mis à disposition par cette Hasbara? Cette propagande s’intensifie précisément au moment où le mouvement BDS est de plus en plus fort et où des personnalités éminentes s’y rallient. Je ne connais aucun autre lobby que le lobby pro-israélien qui arrive si bien à abuser de cette manière de son ancien rôle de victime.

 

Ainsi, chaque politicien en voyage dans « l’État juif » est envoyé, à chacune de ses visites, à Yad Vashem, pour faire son pèlerinage obligatoire au Mémorial de la Shoah. Après cette « rédemption », il approuve tout ce que lui soumettent les hôtes de l’État raciste d’apartheid. Peu importe si les invités sont d’extrême-droite et racistes. Du dictateur philippin Rodrigo Duterte jusqu’à l’ami de Netanyahou Viktor Orbán, beaucoup ont été des invités bienvenus chez Netanyahou. Tous trois sont liés par une islamophobie flagrante. Les prochains seront-ils le nouveau président brésilien d’extrême-droite Bolsonario ou le Premier ministre italien d’extrême-droite Savini qui avait, lors d’une visite, déjà qualifié le Hezbollah d’organisation terroriste et avait rencontré Steve Bannon, l’ancien conseiller d’extrême-droite de Trump, pour travailler à un nouveau « mouvement de droite » ? Ils appartiennent tous à ce genre de „politiciens terroristes“ qui promeuvent précisément la même politique que celle que mène « l’État juif » sioniste qui attise d’abord la violence et la haine et conduit par suite à la résistance. Ils sont tous les bienvenus chez leurs amis juifs et s’intègrent parfaitement dans ce système sioniste fasciste. Il ne manque plus que Yad Vashem délivre un certificat « Casher » à ces racistes qui les rendraient « conformes » et les conforterait dans leur politique.

 

Pas de droit de retour pour les Juifs sur des terres volées !

 

Alors qu’on refuse le droit d’entrée dans le pays aux politiciens qui critiquent « l’État juif » pour ses crimes ainsi qu’aux militants et aux partisans étrangers du boycott, on accueille avec plaisir chaque politicien de droite. Alors qu’on refuse aux Palestiniens le droit de rentrer dans le pays, on encourage les Juifs du monde entier à « revenir dans leur terre promise » et faire leur Aliyah. Au sens propre, l’Aliyah signifie « ascension » mais après l’immigration il s’agit plutôt d’une « descente ». Comment est-il possible que cet incroyable état de choses se soit solidifié depuis plus de 70 ans et soit entre-temps accepté presque comme une normalité ? Il n’y a pas de droit de retour pour les Juifs sur des terres volées !

 

« L’État juif » a même réussi à ce que presque tous ses citoyens juifs soient fiers de cet État oppresseur et se solidarisent avec les crimes de l’occupation. On ne le répétera jamais assez : cet État n’a pas le droit de prétendre parler pour TOUS les Juifs du monde !

 

Jésus a été le premier Juif persécuté qui a été dénoncé en tant qu’ennemi par ses coreligionnaires. Quelles sont les parallèles avec aujourd’hui ? Les Juifs critiques qui dénoncent ouvertement les crimes contre les droits de l’homme et le droit international, contre l’occupation illégale et contre le racisme de l’apartheid, sont marginalisés en tant qu’antisémites par des Juifs et sympathisants d’Israël, et ça seulement 73 ans après la libération d’Auschwitz. Cela est contraire à la Loi fondamentale et aux droits de l’homme. La raison d’État devrait prendre des mesures et pénaliser cette forme particulièrement perfide d’antisémitisme.

 

Il faut en finir avec la diffamation des Juifs démocratiques qui s’engagent pour le droit international et la liberté, y compris pour les Palestiniens, alors qu’on courtise les Juifs qui se solidarisent avec les crimes israéliens commis déjà depuis des décennies ! Jésus serait sûrement à la tête du mouvement BDS et se solidariserait sans aucun doute avec les Palestiniens. Lui et sa famille ont particulièrement connu le sentiment d’être des expulsés et des migrants ; les politiciens qui se disent « chrétiens » et se solidarisent avec « l’État juif » l’ont oublié. N’avons-nous pas à nouveau un choix terrible à faire ? Nous pouvons nous défendre en exigeant fermement le respect des droits de l’homme qui reposent sur des faits clairs contrairement aux mensonges de la propagande sioniste.

 

La misère à Gaza rappelle les camps de concentration et les ghettos

Comment un État juif qui se réfère constamment à la Shoah pour justifier ses crimes, peut-il exproprier pendant des décennies un autre peuple, le chasser de ses terres, l’enfermer dans un camp de concentration, sans éprouver de scrupules ? Comment peut-on priver tant de personnes de leurs droits et de leur liberté ? Les enfants et les adolescents préfèrent se faire abattre comme résistants pour échapper au désespoir ou au suicide. Ils prennent du Tramadol (allemand !!) pour se transporter dans un monde imaginaire et échapper à la terrible réalité. La misère des habitants de Gaza est si indescriptible qu’elle devrait justement rappeler aux Juifs les camps de concentration et les ghettos. S’il y avait eu plus de résistance, de courage et de sincérité à l’époque nazie, cela aurait évité beaucoup de problèmes.

 

Non, ce ne sont pas les Palestiniens qui pratiquent le terrorisme, ce sont les terroristes d’État juifs et leurs aides zélés. Précisément les Allemands devraient revenir à la raison, se réveiller et se défendre contre cette judéophilie qui a remplacé l’antisémitisme. Comment peut-on fermer les yeux devant la violation systématique du droit international et des droits de l’homme et la légitimer ? Par la Shoah qui donne carte blanche aux Juifs pour les torts qu’ils ont subis ? Rien ne peut justifier ces crimes. Tous ces nouveaux commissaires à l’antisémitisme devraient s’occuper de ce sujet, la judéophilie et l’islamophobie.

 

Tous les ans, les Chrétiens célèbrent la naissance de Jésus, un Juif révolutionnaire qui a défendu ses idées avec courage et qui a osé contredire les Grands prêtres juifs, ce qui lui a finalement coûté la vie. Là aussi, ce furent des aides non-juifs qui ont exécuté la sentence de mort. Le troisième dimanche de l’Avent, des scouts allemands ont apporté la « lumière de la paix » de Bethléem à Munich lors d’une cérémonie œcuménique à la cathédrale Notre-Dame avec la participation de nombreuses paroisses catholiques et protestantes. Un spectacle d’une hypocrisie sans pareil a eu lieu sous la devise « La paix a besoin de diversité – pour une société tolérante » !

 

Contre la sombre lumière de l’oppression, le modèle brillant dans la lutte pour la justice, la paix et la liberté

 

Le « lumière de la paix » de Bethléem occupée illégalement n’a rien à voir avec la paix, c’est une sombre lumière d’oppression. L’Église protestante, en particulier, a marginalisé des personnes qui s’engagent contre l’occupation de la Palestine et pour sa population. Le message hypocrite d’une soi-disant tolérance frôle le lavage de cerveau de jeunes Chrétiens de bonne volonté. L’évêque de Bavière, Heinrich Bedford-Strohm au sourire insupportablement forcé qui me fait horreur, ainsi que ses « enfants de chœur », le cardinal Reinhard Marx et l’archiprêtre grec-orthodoxe Apostolos Malamoussis , tous sont terriblement sourds à l’appel des Palestiniens chrétiens à leurs frères et sœurs dans la foi – tout cela est consigné dans le document Kairos-Palestine de 2009 (!) qui a pour objectif « la fin de l’occupation de la Palestine par Israël ». Ce « cri d’espérance, là où il n’y a pas d’espoir » tombe dans l’oreille de ces sourds hypocrites ecclésiastiques qui préfèrent courber l’échine devant la puissance d’occupation et ses aides zélés. Ils n’ont même pas eu le courage d’inviter un représentant chrétien palestinien. Pourquoi donc ? Parce qu’il ne se serait sûrement pas contenté de regarder sans dire un mot et, de retour chez lui,  aurait eu beaucoup à raconter sur la lâcheté des chefs d’Églises allemands.

 

Jésus, en tant qu’être humain, en dehors des références religieuses ou chrétiennes, devrait nous être, chaque année à nouveau, un exemple à suivre brillant dans la lutte pour la justice, la paix et la liberté, à nous tous qui, pleins d’empathie, entendons le cri d’espoir et nous engageons pour la fin de l’occupation de la Palestine qui dure depuis des décennies,

 

Je souhaite à tous mes lecteurs une fête de Noël dans le recueillement et la réflexion.

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