L`extremisme de droite juif et le „tube electoral „Bibi:“Annexion“! Evelyn Hecht-Galinski Traduction Christiane Reynaud

L’extrémisme de droite juif et le « tube électoral » de Bibi : « Annexion » !

 

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 17 avril 2019

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/juedischer-rechtsextremismus-und-bibis-wahlschlager-annexion-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction: Christiane Reynaud

 

Ceux qui avaient encore des doutes devraient être détrompés. « État juif », sionisme et démocratie s’excluent mutuellement. Quand vendredi soir la fête de Pessa’h commence avec le premier Séder, il est temps de débarrasser le pays, non pas des miettes de pain mais des politiciens d’extrême-droite qui ne veulent rien d’autre que de faire du sionisme le moyen de combat de la judaïsation éternelle. Non seulement les Palestiniens occupés et opprimés en souffrent mais aussi les citoyens juifs séculiers d’Israël.

 

Pieux mensonge – bien loin de l’égalité

 

Comment un État soi-disant moderne et ouvert sur le monde peut-il se soumettre aux lois juives et se laisser contrôler par un rabbinat qui agit comme un organe gouvernemental, qui soumet le droit matrimonial et le droit familial à ces lois et fait ainsi particulièrement des femmes livrées à ces maris orthodoxes, des individus sans droits lors des divorces ou autres problèmes ?

 

On reproche constamment à l’islam une politique d’oppression des femmes et on représente le judaïsme et le christianisme comme modernes et progressistes à l’égard des femmes ce qui s’avère être un pieux mensonge quand on y regarde de plus près. Tant que des femmes ne disposeront pas de l’autodétermination à tous les points de vue, ne recevront pas exactement le même salaire pour le même travail, donc tant qu’il n’y aura pas égalité des droits, nous serons encore très loin de cette égalité entre hommes et femmes.

 

Le sionisme religieux, avec sa façon ultranationaliste de s’opposer à toutes les lois civiles, a pu devenir cet appareil de pouvoir dans « l’État juif » avec la montée inexorable d’un clan judaïste qui, en s’appuyant sur l’argument « du peuple élu par Dieu », d’un point de vue biblique complètement fixé sur les intérêts juifs religieux,  a réussi à mener pendant des décennies cette politique contraire au droit international avec de plus en plus d’annexions sans le moindre scrupule.

 

Les grandes fêtes annuelles de Pâques et de Pessa’h devraient être un rappel de changer cette politique destructive. La fête juive de Pessa’h nous rappelle que Dieu a sorti les Juifs de l’esclavage égyptien. Quel cynisme pour les Palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne depuis des décennies ! Il serait vraiment temps, sinon pour Dieu mais au moins pour les politiciens qui se prétendent « chrétiens » ou juifs, de sortir le peuple palestinien de l’occupation ! Car s’ils agissaient selon de vraies « valeurs judéo-chrétiennes », ils n’accepteraient jamais la politique criminelle israélienne  envers le peuple palestinien.

 

Montée du camp d’extrême-droite

 

Si jamais il y a eu une gauche dans « l’État juif », cette illusion a disparu depuis longtemps. Après ces élections et le début du cinquième mandat de Netanyahou, nous constatons une montée du camp d’extrême-droite qui peut se délecter dans l’euphorie et une ivresse d’annexion et de transfert. « L’État juif » et le « peuple juif » unis dans une hégémonie juive sont les ingrédients qui conduisent à une intoxication sans pareille de l’État. Qui parle encore d’occupation, de colonisation ou des Palestiniens ? Les jeunes gens aussi, élevés dans un système d’éducation judaïste qui les soumet à un lavage de cerveau sioniste comme unique vérité dès la naissance, seront vite enthousiasmés par cette politique d’État. Ce n’est donc pas surprenant que tant de jeunes aient voté pour des partis d’extrême-droite et s’emballent pour cette idéologie. Un phénomène que nous constatons actuellement de plus en plus.

 

Pourquoi la campagne de dénigrement de Netanyahou a-t-elle attiré tant de jeunes ? Parce qu’il a, dès le début, très bien su l’adapter à son but et à ses intérêts. Après quelques lois contre les citoyens non-juifs, la loi de l’État-nation a couronné sa perfide et partiale politique d’injustice. Les Palestiniens ont perdu de plus en plus de droits et se sont de plus en plus repliés sur eux-mêmes. Il fallait donc s’attendre à ce que les Palestiniens boycottent massivement les élections puisque le résultat était prévisible. Grâce au journal libéral Haaretz, nous avons appris que le Likoud avait tenté, à l’aide de caméras, d’espionner les électeurs palestiniens, de les empêcher de voter, de les intimider et ainsi d’arriver à délégitimer définitivement les citoyens palestiniens. Des « observateurs d’élections extérieurs », c’est-à-dire des colons et des religieux nationaux, ont « vérifié » avec leurs caméras dans pratiquement tous les bureaux de vote que le vote soit bien « casher ».

 

Pas de place pour des citoyens non-juifs dans « l’État juif »

 

Cette violation flagrante du droit n’a cependant pas remué beaucoup les esprits. Tout cela aurait dû conduire à l’annulation des élections. Les autorités de police ont gardé le silence et le président de la commission électorale veut « examiner » l’affaire. Les prochaines élections devraient mieux marcher. Rien de neuf dans « l’État juif ». Peu importe qui aurait remporté les élections, aucune place n’est prévue pour les citoyens non-juifs dans « l’État juif ». Pour les électeurs, l’essentiel est que l’annonce de Netanyahou d’annexer la Cisjordanie occupée rencontre un terrain fertile, comme déjà l’annexion du plateau du Golan syrien et la revendication de la totalité de Jérusalem comme « capitale indivisible » d’un « État juif » – tout cela contrairement au droit international mais prometteur dans cet État et auprès de ces électeurs qui ne respectent pas le droit international.

 

La comparaison des groupes parlementaires, du groupe religieux d’extrême-droite au groupe séculier sioniste laïc, montre qu’il n’y a pratiquement plus de différence, car aucun des camps n’est pour la paix, ni pour la fin de l’occupation ou la fin de la construction de colonies sur les terres palestiniennes volées. Tous sont pour une « politique de sécurité » c’est-à-dire « d’occupation » comme raison d’État de cet « État juif » armé jusqu’aux dents d’armes nucléaires.

 

Il est effrayant de voir que la majorité de ce pays mène, sans sentiment de culpabilité, une politique aux dépens de la démocratie, des droits de l’homme et de l’État de droit ! Cette politique désastreuse est favorisée par Trump, les Etats-Unis, la léthargie de l’UE et surtout de l’Allemagne qui n’a pas tiré de leȩon de son histoire.

 

La « guerre totale » contre les ennemis d’Israël

Non seulement les Palestiniens doivent compter avec des mesures toujours pires, mais la Cour suprême de justice doit compter avec des entraves dans son travail. Le gouvernement précédent avait déjà essayé de faire adopter une clause de « mise en minorité » qui signifierait

la fin de tout contrôle judiciaire démocratique car elle permettrait à la Knesset de réviser les jugements de la Cour suprême : par le passé, la Cour suprême avait quelques fois essayé de faire appel contre des décisions du gouvernement. Le pas suivant serait la tentative de Netanyahou d’empêcher une accusation de corruption et sa condamnation avec une loi sur l’immunité faite pour lui sur mesure. Cela serait possible avec un nouveau ministre de la Justice « docile ». On parle de Bezalel Smotrich de « l’Union des partis de droite », une alliance des factions d’extrême-droite qui exigent l’annexion totale de tous les territoires conquis en 1967. Un de leurs dirigeants, le fier raciste et homophobe convaincu Rafi Peretz, veut le poste de ministre de l’Éducation ! Pendant la campagne électorale, ils ont annoncé vouloir construire un nouveau temple juif sur le Haram Al-Sharif, l’Esplanade des Mosquées, y détruire les mosquées qui s’y trouvent, et mener une « guerre totale » contre les ennemis d’Israël.

 

N’avons-nous pas déjà entendu de telles phrases ? Prononcées par d’éventuels membres d’un futur cabinet de l’horreur dirigé par « l’éternel Netanyahou ». J’en ai la chair de poule !

 

Le Grand Israël : le pays où le racisme prospère

 

La façon avec laquelle Netanyahou s’est acharné contre les « Arabes », les partisans de « gauche » les médias et la justice lui a apporté le succès espéré. Sans opposition déclarée, il va continuer à conduire « l’État juif » à l’abîme sioniste raciste, tout à fait selon les goûts de ses disciples. Il est le Messie populiste de droite, le nouveau roi des Juifs qui veut conduire ses nombreux adeptes dans le Grand Israël si ardemment désiré, le pays où le racisme prospère. Son chemin sans compromis dans un État d’apartheid de non-droit va nous poursuivre encore longtemps, sa campagne électorale d’extrême-droite d’annexion a été un « tube » et a mené Bibi au succès !

Hinterlasse jetzt einen Kommentar

Kommentar hinterlassen

Entdecke mehr von Sicht vom Hochblauen

Jetzt abonnieren, um weiterzulesen und auf das gesamte Archiv zuzugreifen.

Weiterlesen