Defendons-nous centre les campagnes de haine ciblees du lobby israelien! Evelyn Hecht-Galinski Traduction Chrisitiane Reynaud

Défendons-nous contre les campagnes de haine ciblées du lobby israélien!

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 30 août 2017

Traduction : Christiane Reynaud

Texte original : https://www.sicht-vom-hochblauen.de/wehren-wir-uns-gegen-die-gezielten-hetzkampagnen-der-israel-lobby/

 

 

Pourquoi le lobby israélien mène-t-il juste maintenant une campagne de dénigrement, une action concertée d’une ampleur insoupçonnée? Parce qu’il faut détourner l’attention de l’occupation, de l’apartheid et du colonialisme dans « l’Etat juif», afin de pouvoir célébrer sans perturbation en 2017 les 50 années d’occupation.

 

Au lieu de protester contre l’occupation illégale de la Palestine, certaines villes et leurs représentants prennent part aux célébrations de la guerre et de l’occupation. C’est une grave violation du droit international et n’est pas compatible avec les valeurs démocratiques fondamentales dont l’Allemagne se targue normalement. Ça suffit! Même si ces représentants intriguent contre la campagne BDS, cette combine est plus qu’évidente si on se pose la question: cette israélisation philosémite n’est-elle pas plutôt la relève de l’antisémitisme?!

 

On a pu lire dans le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung un article écœurant dans lequel Regina Mönch, dont j’avais déjà remarqué plusieurs fois les articles philosémites, diffame les partisans de la campagne BDS en tant « qu’ agitateurs de campagne » parce qu’ils signalent dans les grands magasins et les supermarchés quels produits proviennent de «l’Etat d’occupation Juif » et devraient être déclarés comme tels. Le fait que Mme Mönch y voit à tort la „haine des Juifs“ et compare le mouvement BDS avec „N’achetez pas chez les Juifs » prouve son ignorance et sa méconnaissance flagrante des crimes contre le droit international en Palestine; donc QUI est „l’agitateur“? Son article pourrait parfaitement avoir été écrit par l’ambassade de „l’État Juif“ ou par un ministère de ce pays ; on y ressent l’effet d’un long lavage de cerveau du lobby israélien, qui influence dans leur pensée non seulement les politiciens mais aussi les médias. Ce n’est pas l’antisémitisme qui a augmenté, mais l’agitation philosémite!

http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/festival-boykott-versuch-den-antisemitismus-wieder-zu-legitimieren-15166662.html

 

Les politiciens et les médias allemands qui participent régulièrement en tant « qu’amis des occupants juifs » à de telles cérémonies sont entre-temps tellement sous la dépendance du lobby israélien qu’ils qualifient le mouvement BDS d’antisémite comme l’a décidé la municipalité de Francfort et ne mettent plus de locaux urbains à disposition pour les manifestations du BDS. Pire encore, ils font même appel aux propriétaires privés pour qu’ils fassent de même. Le gouvernement municipal agit-il encore sur le fondement de la démocratie libérale avec de telles attaques ou bien le droit à l’information et à la liberté de réunion sont-ils abolis comme jamais auparavant? Sans parler de la „liberté d’expression“ si souvent invoquée.

 

On tente de façon incroyable de calomnier la campagne BDS, ce mouvement pacifique et non-violent de la société civile, efficace depuis 12 ans et de le condamner en tant qu’antisémite et, par là, de le discréditer.

 

Tout cela cependant sans succès mesurable. Attention : ce n’est pas la campagne BDS qui est antisémite car elle ne lutte que pour une Palestine libre, sans occupation ni colonisation. Ce qui a réussi en Afrique du Sud réussira aussi en Palestine, c’est pourquoi le boycott est si important sous toutes ses facettes comme le boycott des consommateurs et le boycott culturel.

 

A Francfort, le maire et chargé des affaires de l’Église Uwe Becker fait du zèle en première ligne de cette campagne de diffamation. Mais ce valeureux combattant ne perd pas un mot sur l’occupation illégale de la Palestine et sur le vol constant des terres. Et c’est justement pour cela, Monsieur le Maire Becker, que « l’État juif » doit être isolé jusqu‘ à la fin de l’occupation illégale. Ce n’est pas sans raison que le mouvement BDS a de plus en plus de partisans juifs et non-juifs éminents, de Naomi Klein, Noam Chomsky, Brian Eno, Roger Waters, Nigel Kennedy à Judith Butler, lauréate du prix Adorno de Francfort, qui a récemment constaté que seuls les intellectuels et les artistes allemands gardent le silence, même et surtout ceux de gauche, quand il s’agit de la Palestine.

http://www.taz.de/!5442388/

 

Certains articles comme par exemple dans le journal Frankfurter Rundschau au sujet d’un débat public se lisent comme une satire : certains participants constatent que l’antisémitisme s’est « aggravé » mais n’est pas un vrai problème à Francfort. Les Verts et le Parti libéral démocrate (FDP) qui avaient invité à ce débat ont loué les « forces de résistance » de Francfort contre l’antisémitisme. C’est bizarre que les représentants du FDP et des Verts, Nicola Beer et Omnid Nouripour connaissent autant de citoyens juifs qui redoutent des « situations » comme à Berlin ou en France. Mais n’est-ce pas encore plus bizarre que plus de 30.000 Juifs israéliens aient fuit le racisme et la politique extrémiste d’occupation et aient immigré justement à Berlin ? Entre-temps 1 million de Juifs ont quitté « l’État Juif » et il est intéressant qu’ils se sentent très à l’aise dans les zones comme Neukölln  intitulées « no go » par le lobby israélien, entourés de voisins musulmans et qu’ils y vivent sans problème. Il n’y a d’ailleurs pas d’antisémitisme « centré sur Israël » de la part des Musulmans comme le prétend le président du Conseil Salomon Korn mais seulement une critique d’Israël absolument justifiée contre l’occupation illégale de la Palestine. Korn dit lui-même qu’il n’a encore jamais été concerné personnellement par l’antisémitisme.

 

Quelle discussion inutile donc des Verts et du FDP. Il serait plus important d’organiser des débats publics de politiciens courageux contre l’occupation illégale de la Palestine par « l’État Juif » avec des représentants du mouvement BDS et des citoyens critiques juifs, non-juifs et musulmans. Car, en fin de compte, c’est le racisme dans le monde contre les Musulmans qui devrait nous préoccuper ; il a fait en partie son entrée dans la campagne électorale allemande.

 

Et si on fournit à l’États-unienne Deidre Berger, directrice de l’AJC (American Jewish Committee) qu’elle représente à Berlin depuis 17 ans, un forum sur « Deutschlandfunk Kultur » pour ses contrevérités c’est, pour le moins, plus qu’inquiétant. Si on la croit, l’antisémitisme serait devenu manifeste en Allemagne. Berger se réfère à une étude plus que douteuse (qui et combien de Juifs ont-ils été interrogés?), dans laquelle 62 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes d’antisémitisme au cours des 12 derniers mois sous forme « d’allusions cachées » – peu importe ce que cela signifie – , 29 % ont déclaré avoir été „insultées et harcelées“. 3% ont même dit avoir été attaquées physiquement. Mais ensuite, c’est le comble : 70% des Juifs qui vivent ici se sentent bien en Allemagne ! Ces chiffres diffusés par la directrice de l’AJC sur Deutschlandfunk sont vraiment très bizarres, que ce soit du point de vue mathématique ou du point de vue logique.

 

Bien sûr, Mme Berger partage l’opinion du lobby israélien selon laquelle de nombreux réfugiés en Allemagne viennent de pays où l’antisémitisme fait soi-disant partie de « l’idéologie d’État ». Par contre, elle excepte de ce jugement les Kurdes qui ont, à son avis, une “ grande affinité “ avec Israël (je trouve cela plus qu’incompréhensible, puisque les Kurdes luttent pour leur propre État, tout comme les Palestiniens) et les réfugiés érythréens qui ont une « très petite tendance antisémite „. Si ça ne cause pas de préjugés !

 

Je peux très bien comprendre que de nombreux réfugiés syriens, irakiens ou afghans pensent que les Juifs ont trop d’influence : il n’y a qu’à voir tout ce que les représentants du lobby israélien font pour faire valoir leur mauvaise influence en faveur de « l’État Juif » sur les politiciens et les médias.

 

Et quand Mme Berger s’en prend encore au mouvement BDS et formule de fausses affirmations du genre « l’OPL a encore dans sa Charte qu’Israël n’a pas le droit d’exister » cela est purement et simplement faux.

 

Et y a-t-il un autre État dans le monde qui, comme Israël, exige un droit d’exister pour son État sans frontières officielles définies, mais avec une occupation illégale unique d’un autre peuple?

 

Et comment peut-on accepter le droit d’Israël d’exister en tant « qu’État juif », fondé sur l’expulsion ethnique et la judaïsation? La « hasbara » (propagande israélienne) a inventé des termes linguistes sophistiqués qui n’ont pas de statut juridique international mais qui contribuent de façon ciblée à légaliser la judaïsation comme raison d’État.

 

Bien sûr, on parla ensuite de l’antisémitisme croissant après la deuxième intifada de 2001/2002 : il s’était répandu clairement parmi la population musulmane parce qu’on a assimilé la critique d’Israël à de l’antisémitisme, par exemple en Grande-Bretagne où 80% des juifs britanniques ont reproché au Parti travailliste « de gauche » de ne pas faire assez pour combattre l’antisémitisme.

 

 

Cette interview montre clairement la tentative de mélanger la critique d’Israël avec l’antisémitisme afin de la faire taire. La déclaration de Deidre Berger, selon laquelle il faudrait absolument réagir après les élections pendant la prochaine législature et installer un commissaire pour l’antisémitisme, ressemble presque à une menace. Rien que de penser aux candidats privilégiés pour ce poste du lobby, j’en ai les pires cauchemars.

 

Bien deviné !

 

Après tout, le philosémite des Verts Volker Beck a besoin d’un nouveau boulot et ses amis du lobby israélien ne mégoteront sûrement pas et le proposeront pour ce « petit poste ». Cela ressemble aussi à une menace quand Mme Berger du AJD réclame que la formation des enseignants en Allemagne soit perfectionnée sur les sujets antisémitisme, réfugiés, salafisme et extrémisme islamique. Moi, par contre, je réclame que la formation des enseignants thématise l’occupation illégale de la Palestine sans crainte qu’ils soient traités d’antisémites et qu’on explique aux élèves allemands « le terrorisme d’État judaïste » et les conséquences de l’occupation.

 

La réalité en Allemagne est tout autre parce qu’actuellement on enraye dans les universités et les écoles toute tentative de fournir ce travail si important d’éclaircissement. Cela n’est pas digne d’une société démocratique. Mme Berger espère aussi que dans la nouvelle législature le travail transatlantique soit renforcé. Nous savons tous ce que cela veut dire!

 

D’ailleurs ici l’intervieweur Marcus Pindur (correspondant du Deutschlandfunk à Washington) se comporte en faire-valoir idéal : il réussit même à ce qu’on ne trouve pas une seule fois les mots « occupation illégale » ou « expulsion » dans cette interview. C’est ce qu’il y a de plus raffiné comme journalisme de campagne !

http://www.deutschlandfunkkultur.de/judenfeindlichkeit-in-deutschland-wie-hoffaehig-ist.990.de.html?dram:article_id=394283

 

 

Nous devons nous défendre contre la diffamation de la campagne BDS! Et nous devons lutter pour exercer notre droit à soutenir ce mouvement légal et important! N’oublions pas que l’UE et sa représentante, Mme Mogherini, ont clairement constaté que le mouvement BDS était légal et légitime. Mais ce n’est pas seulement le Becker provincial qui est aveugle à ce droit – et à la justice!

 

Avec le dénigrement du mouvement qui traverse tous les partis on tente de cataloguer comme antisémites toutes les personnes, juives ou non, engagées dans cette lutte pour une Palestine libre, et de les réduire au silence. Cet argument-massue est le vrai antisémitisme car des citoyens juifs sont aujourd’hui interdits de parole en Allemagne.

 

Alors que le mouvement BDS est un mouvement de défense des droits de l’homme dont les revendications sont ancrées dans le droit international, la campagne de diffamation n’a pas de fondement légal et n’est pas compatible avec les valeurs démocratiques !

 

En tant qu’antisioniste, je soutiens de toutes mes forces le mouvement BDS, qui lutte contre le nettoyage ethnique et l’occupation illégale de la Palestine.

 

J’en appelle à tous les citoyens allemands de se joindre à cette campagne BDS pour mettre fin à la complicité des politiciens allemands avec « l’État Juif » dans les domaines académiques, culturels et sportifs basés sur l’occupation, le colonialisme et l’apartheid. Cet aspect devrait nous servir de critère lors des élections du parlement fédéral qui auront lieu en septembre.

 

Des sanctions internationales doivent enfin être imposées contre le pillage et la colonisation illégale de la Palestine par le régime d’occupation juive. C’est notre but et il vaut la peine de continuer à le défendre. Luttons contre la campagne du lobby israélien!

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