Déstabilisation mondiale sous l’ influence occidentale Evelyn Hecht-Galinski Traduction: Christiane Reynaud

 

Déstabilisation mondiale sous l’ influence occidentale

 

 

Evelyn Hecht-Galinski

Commentaire du 20 novembre 2019

Texte original: https://www.sicht-vom-hochblauen.de/globale-destabilisierung-durch-westliche-einflussnahme-von-evelyn-hecht-galinski/

Traduction: Christiane Reynaud

Ce à quoi nous assistons en ce moment en tant qu’invention d’ennemis déclarés dans le monde dépasse tout ce qui commença après l’événement du 11 septembre 2001. On attire constamment notre attention sur la “menace de l’islam”, bien sûr, surtout “des” Musulmans. Tout est permis quand il s’agit de la “bonne” lutte des États occidentaux contre la menace islamique. On nous suggère que nous n’avons affaire qu’à un seul ennemi dans le monde, à savoir le “terrorisme islamiste”, mais sans distinction, en tenant tous “les” Musulmans  pour responsables. C’est toujours NOUS, les “démocraties” occidentales, dirigées par les États-Unis qui menons cette croisade. Entre-temps, différents États islamiques participent à cette chasse impitoyable contre des ennemis fictifs, bien sûr des Musulmans, des islamistes. Ces États essaient de cette façon, avec l’aide de l’Occident, de stabiliser leurs régimes dictatoriaux.

Avec la menace fictive “tout droit vers la guerre”

On a pu faire ainsi d’une pierre deux coups, c’est-à-dire éliminer l’ennemi de l’intérieur et celui de l’extérieur. Comment pourrait-on mieux dissimuler les motifs stratégiques et économiques des guerres et des ingérences de l’État qu’à l’aide de cette rhétorique mensongère? Avec ces formules de prédilection toutes faites de “légitime défense” et de “droits de l’homme” on a pu vendre ces guerres préventives comme justes pour des raisons purement humanitaires!

Entre-temps, les médias ont aussi intériorisé ce genre de politique de guerre: ils soutiennent toujours cette politique sale avec une obéissance empressée, exactement comme les États participants le souhaitent. La lutte contre le terrorisme qui, soi-disant, nous menace est devenue ainsi partie intégrante de la propagande de guerre. Le fait que les médias n’hésitent pas à utiliser de fausses informations ciblées qui proviennent même de sources officielles ou secrètes plus que douteuses et difficiles à vérifier, rend l’affaire encore plus dégoûtante. Tout ce dont on accuse internet comme les campagnes de dénigration, les commentaires haineux et les fausses informations ciblées qui minent la démocratie, est surtout dû au fait que c’est précisément ce genre de communication avec lequel on nous met sur la “bonne voie de la guerre”, nous les citoyens. Une partie de la population a maintenant tellement intériorisé cette menace fictive que ce type de politique est considéré comme justifié.

Alors qu’autrefois et encore aujourd’hui les Russes étaient l’ennemi n° 1 à notre porte, maintenant, les Musulmans, l’islam et les Turcs s’y ajoutent de plus en plus. L’occident, sous la direction des États-Unis, de l’OTAN et de “l’État juif”, a ainsi réussi à présenter ces “ennemis de l’Amérique”, du “peuple juif” et des sionistes comme un danger potentiel. Il a aussi réussi à dépeindre le soi-disant antisémitisme musulman comme un phénomène dangereux.

“Défense” du régime d’apartheid et d’occupation le plus brutal du monde

La politique de menace que “l’État juif” a mis en scène depuis sa fondation a été entre-temps copiée par toutes les “démocraties” occidentales. Cette représentation de l’ennemi justifie tous les moyens pour “l’État juif” soutenu par la communauté internationale qui qualifie l’État occupant Israël de roc démocratique dans la tourmente du Moyen-Orient, totalement dans l’esprit de la lutte contre le terrorisme dit “islamique” et “palestinien”. Ainsi, avec le soutien des “démocraties occidentales”, toute forme de politique d’oppression, d’occupation et d’agression criminelle sioniste peut être présentée comme lutte juste contre le terrorisme et donc comme un acte de “légitime défense”.

Et pourtant, “l’État juif” est un des régimes d’aparteid et d’occupation les plus brutaux du monde, qui n’a encore jamais reculé devant le nettoyage ethnique, la judaïsation et le génocide. Pourquoi le ferait-il? Cet État peut toujours se présenter comme victime et justifier ainsi toute sorte d’actes criminels. Et la soi-disant “communauté de valeurs” se tait. Lundi 18 novembre, lorsque un dernier tabu de la politique américaine au sujet de la Palestine est tombé, à savoir la déclaration du secrétaire d’État américain Pompeo de ne plus considérer les colonies israéliennes comme contraires au droit international, ce fut clairement une violation de la 4ème Convention de Genève (qui qualifie la construction de colonies de violation du droit international), une convention que “l’État juif” veut saper depuis des décennies. Cela a été le coup final de tout accord avec les Palestiniens, après la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale de “l’État juif” et la légitimation du plateau du Golan en tant que territoire israélien. Ce fut un cadeau à Netanyahou et aux environ 600.000 colons dans plus de 200 implantations juives en Cisjordanie occupée et dans Jérusalem annexée en face de trois millions de Palestiniens. Nétanyahou et son régime se voient déjà confirmés et se réjouissent de la „correction d’une décision historique“. Benny Gantz, l’adversaire et „chef de l’opposition“, a également salué la décision du gouvernement Trump. Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz a ajouté à ses louanges un coup de griffe contre l’UE et, une fois de plus, critiqué la décision de la Cour européenne de Justice d’obliger à afficher la provenance des produits des colonies juives.

L’antisémitisme provoqué par les actes criminels de “l’État juif”

Même si cela semblait être une bonne chose que l’UE et sa représentante pour les Affaires étrangères Federica Mogherini aient souligné clairement leur position selon laquelle toutes les activités des colonies étaient illégales par rapport au droit international et compromettaient la viabilité de la solution à deux États , cela restait pratiquement sans importance, tant que la politique envers Israël ne change pas. De même, les critiques du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, semblent presque impuissantes.  Quand le ministre jordanien des Affaires étrangères met en garde contre des „conséquences dangereuses“, on se demande à quoi elles pourraient ressembler si la communauté internationale n’intervient pas résolument et ne réagit pas avec des sanctions et l’isolation de “l’État juif”. Le gouvernement de Trump avec sa politique du Proche-Orient, s’écarte en effet constamment de la stratégie des “partenaires” internationaux, contrairement à la position fondamentale américaine des gouvernements précédents qui considéraient la construction de colonies depuis 1967 comme une “violation évidente et incompatible avec le droit international” et se rapportait à l’interprétation juridique du mémorandum dit de Hansell.

Nous constatons, particulièrement en Allemagne, une sorte de soutien qui n’a plus rien à voir avec la réalité. Ni les assassinats extrajudiciaires (les meurtres dits “ciblés”) ni la politique d’occupation ne sont remis en question. Tout est justifié par la “responsabilité particulière” pour “l’État juif” et conduit à une proximité croissante avec Israël.

Ce n’est plus “l’État juif” qui est condamné en tant que puissance expansionniste d’occupation mais ce sont l’Iran, le Hezbollah, le Jihad islamique et le Hamas dont l’idéologie religieuse fondamentaliste est combattue et diabolisée alors que l’idéologie judaïste est soutenue comme étant normale et compatible avec nos valeurs. Sinon, comment peut-on expliquer que les crimes commis par le régime sioniste contre le droit international et les droits de l’homme restent sans sanctions malgré les condamnations de l’UNO et la critique internationale, alors que la Russie et l’Iran sont soumises à de plus en plus de sanctions et que la Turquie en est menacée? Cette politique qui a perdu toute crédibilité, qui met partialement le judaïsme sur un piedestal et soutient le sionisme, peut conduire à un antisémitisme qui n’a plus rien à voir avec la „forme chrétienne originelle“, mais qui est aujourd’hui basé sur „l’État juif“ et ses activités criminelles. L’antisémitisme d’extrême-droite s’est, depuis longtemps, dangereusement transformé rn haine de l’Islam et en xénophobie en général.

L’islamophobie et le philosémitisme, virus religieux répandus dans le monde entier

L’islamophobie et le philosémitisme ont aujourd’hui fusionné en une symbiose de la politique évangélique chrétienne, une force puissante surtout aux États-Unis, qui s’est répandue comme un virus dangereux dans le monde entier. Ces nouveaux amis évangéliques de „l’Etat juif“ et des  Juifs sont aussi des forces motrices dans la lutte contre l’islam et les Musulmans.

Dans ce contexte, le soutien d’Israël de la part de la nouvelle Droite et des partis tels que l’AfD en Allemagne est un aspect intéressant. Ils rivalisent de marques d’attachement à Israël et aux Juifs et expliquent leur aversion de l’islam avec la soi-disant menace contre les Juifs, “l’État juif” et contre la civilisation occidentale. Donc, quand Israël et le Conseil central des Juifs mettent en garde contre l’AfD et condamnent sa politique, ils devraienet se poser la question dans quelle mesure ils ne mènent pas eux-mêmes exactement cette politique qu’ils reprochent aux partis de droite.

Le gouvernement allemand devrait enfin se libérer de sa soumission aveugle envers Israël qui n’est pas un État démocratique, comme on veut toujours nous le faire croire. Non! La responsabilité venant du passé ne doit pas rendre l’Allemagne aveugle à de nouveaux crimes. Responsabilité signifie aussi être responsable de ce que les Palestiniens endurent sous l’occupation juive sioniste illégale. Cette responsabilité implique également d’appliquer la décision de la Cour européenne de Justice et de ne pas étiqueter les produits provenants des colonies juives de la Cisjordanie occupée comme étant israéliens. Ce n’est qu’une concrétisation minimale de la revendication du BDS qui voudrait arriver à boycotter tous les produits venant de la Palestine occupée car ce n’est qu’avec la pression que la Palestine pourra être libérée et que la lutte pour elle pourra être gagnée.

“L’Alliance judéo-chrétienne occidentale“ loin de toutes les valeurs

Le fait que, 70 ans seulement après l’Holocauste, des soldats allemands et juifs de la “défense” et des Eurofighters à la “Croix de fer” et des jets israéliens à “l’étoile de David”apprennent “les uns des autres” dans une manœuvre commune dans le désert du Néguev ne devrait pas nous remplir de fierté mais de dégoût! Quand des soldats et des avions de combat des pays de l’OTAN, des Etats-Unis, d’Italie et de Grèce s’entrainent avec “l’État occupant juif” en Palestine occupée, cela montre à quel point “l’Alliance judéo-chrétienne occidentale” s’est éloignée de toutes les valeurs.

Pour le “soldat juif de la défense” le passé ne joue plus aucun rôle, contrairement à son collègue allemand qui se réjouit de “l’ambiance positive” et des bonnes relations avec les amis israéliens. Mais lui non plus ne souffle mot des Palestiniens. De cette façon, on est d’accord sur les objectifs “communs”. Et nous voilà de nouveau au sujet islam et lutte contre le terrorisme.

Il n’est pas surprenant qu’il n’ait été question  ni de Gaza ni des membres assassinés d’une famille toute entière: cela s’inscrit parfaitement dans la politique hypocrite de la “raison d’État allemande de Merkel”. Et quand la nouvelle ministre de la guerre Kramp-Karrenbauer se complait  dans  des rêves de missions à l’étranger et mélange intérêts économiques et buts de guerre, ce qui est contraire à toute politique étrangère allemande, le tableau est complet.

Liste sans fin d’exemples de déstabilisation par l’influence occidentale

Cela m’amène au titre de ce commentaire, la déstabilisation sous l’influence occidentale. Alors que “grâce” aux Etats-Unis, l’Ukraine a été “libérée” du président Ianoukovytch, élu démocratiquement, et qu’il a été remplacé – encore sous le président Obama – par un régime corrompu d’extrême-droite et d’orientation occidentale dirigé par Porochenko, on a isolé la Russie de l’Ukraine et amorcé un élargissement de l’OTAN vers l’Est, ce qui entraine toujours de nouveaux bouleversements, de la guerre et de la haine.

L’Iran souffre massivement des sanctions américaines dans le but que le pays change de régime à l’aide de manifestations éventuellement infiltrées, comme cela a souvent été testé et soutenu par les États-Unis.

En Égypte, le président élu Morsi a été renversé par le “pharaon par coup d’État” Al-Sissi et traqué à mort, tout cela avec le soutien de l’Occident.

Nous assistona actuellement à une vague de violence très brutale à Hong Kong à laquelle la Chine  répond avec grande modération. Si la Chine agissait comme “l’État juif”, il y aurait déjà eu des raids aériens sur Hong Kong, naturellement sans égard pour les civils. Alors qu’on condamne la résistance légale des Palestiniens contre l’occupation illégale en tant que terrorisme, on regarde les opposants et les manifestations à Hong Kong, en Russie, en Turquie et au Venezuela avec “bienveillance”. On ne peut qu’imaginer les infiltrations massives parmi les manifestants chinois, russes, turcs et vénézuéliens!

En Inde, les Musulmans sont poursuivis par les Hindous, en Birmanie, les Rohingyas musulmans sont expulsés et poursuivis par la majorité bouddhiste “ô combien pacifique”.

Le Venezuela a été et est déstabilisé par les États-Unis avec l’ingérence particulière du ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas et aurait dû, à l’aide de pénuries, être poussé à un changement de régime et à la chute du président élu Maduro, ce qui a heureusement échoué.

La Bolivie a également été déstabilisée et son président élu Morales exilé. Alors que le Chili souffre de manifestations, le Mexique est menacé d’un mur à la Trump à la frontière américaine, toute l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud sont perturbées, le tout couronné par l’élection d’un fasciste au Brésil, de toujours nouvelles guerres civiles sont attisées en Afrique avec des armes israéliennes et américaines. Et, bien que l’armée fédérale allemande accomplisse “un travail pour la paix” au Mali et en Afghanistan, la déstabilisation sous l’influence occidentale tourne à plein régime.

Cette histoire sans fin se lit comme un mouvement perpétuel. Mais le succès de ces déstabilisations serait pour moi quand elles arriveront en Palestine et dans “l’État juif” pour que l’occupation prenne fin et que la Palestine soit libérée.

 

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